Figure emblématique du judo français, Teddy Riner traverse une épreuve bien loin des tatamis. Le champion multiple médaillé olympique a été rattrapé par l’administration fiscale, qui lui reproche l’usage privé de véhicules appartenant à sa société. Une décision de justice vient de confirmer le redressement qui lui est appliqué.

Le quintuple champion olympique, classé parmi les personnalités les plus appréciées en France, a vu son image mise à l’épreuve dans un domaine inattendu : celui des finances publiques. Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise) a tranché en faveur de l’administration fiscale, estimant que Teddy Riner avait fait usage personnel de deux véhicules de luxe appartenant à sa société Pullman Limousine, créée pour la location de voitures haut de gamme.

Ferrari et Rolls-Royce dans la tourmente

Selon les éléments examinés par le juge, une Ferrari et une Rolls-Royce n’ont généré aucun chiffre d’affaires durant les années 2016 et 2017, alors même qu’elles étaient assurées avec Teddy Riner comme conducteur exclusif. L’une des voitures était d’ailleurs stationnée à proximité directe de son domicile de Levallois-Perret, un détail lourd de sens pour les enquêteurs. Les mentions contractuelles, elles, précisaient explicitement que le véhicule ne devait pas être donné en location. Autant de points ayant renforcé la conviction de l’administration que l’entreprise servait à couvrir des usages privés.

La ligne de défense du judoka

Face à la justice, Teddy Riner a tenté de justifier la situation. Il a expliqué avoir traversé des périodes d’entraînement particulièrement exigeantes, notamment en préparation pour les Jeux olympiques de Rio et les Mondiaux de Budapest. Il a également invoqué les effets du climat économique délétère après les attentats de 2015 sur l’activité liée au tourisme de luxe. Des arguments qui n’ont toutefois pas suffi à convaincre le tribunal, lequel a confirmé le redressement ainsi qu’une majoration de 40 % pour manquement délibéré.

Une facture dont le montant reste inconnu

Le montant précis du redressement n’a pas été communiqué, mais la sanction reste significative. Le judoka conserve néanmoins la possibilité de se pourvoir en cassation, une étape qui pourrait encore prolonger ce bras de fer administratif. Pour l’heure, cette affaire crée une ombre dans une trajectoire publique qui semblait jusqu’ici quasi irréprochable.

Une popularité intacte malgré la controverse

Malgré cette mauvaise passe, la notoriété de Teddy Riner ne semble pas s’éroder. Selon un récent sondage Ifop, il figure toujours parmi les trois personnalités préférées des Français, témoignant d’une affection populaire bien ancrée. Son influence dépasse l’arène sportive : il est symbole, modèle, et source de fierté nationale.

Un passionné d’automobile depuis toujours

Cette affaire rappelle également un aspect déjà connu du grand public : l’amour du champion pour les belles mécaniques. Dans un entretien accordé au Monde, le détenteur de cinq titres olympiques confiait avec humour son penchant pour les voitures de luxe. Pourtant, ses débuts sur la route étaient bien plus modestes, au volant d’une Peugeot 205 rouge affectueusement surnommée « Titine ».