Législative partielle à Paris : Michel Barnier officiellement investi par Les Républicains
La droite parisienne entre en turbulence à l’approche de la législative partielle de septembre. L’investiture officielle de Michel Barnier par Les Républicains, malgré les ambitions maintenues de Rachida Dati, ouvre un affrontement interne à haut risque dans la 2e circonscription de Paris.
Les Républicains ont tranché : Michel Barnier portera les couleurs du parti lors de l’élection législative partielle prévue en septembre dans la 2e circonscription de Paris. Cette décision, actée par la Commission nationale d’investiture (CNI), a été confirmée ce lundi à CNEWS par plusieurs participants à la réunion stratégique.
Cette candidature officielle replace l’ancien commissaire européen et ministre de Jacques Chirac au cœur du jeu électoral parisien. Barnier incarne une figure d’expérience, apaisante et fédératrice pour une droite encore fragilisée par les divisions post-présidentielles.
Rachida Dati maintient sa candidature
Mais l’unité n’est pas au rendez-vous. Rachida Dati, actuelle ministre de la Culture, a immédiatement déclaré qu’elle maintiendrait sa candidature, indépendamment des choix de la commission. Dans un entretien accordé au Parisien, elle a affirmé son intention de se présenter, convaincue de sa légitimité territoriale et politique.
Son attitude fait émerger une ligne dissidente au sein même de la droite parisienne, soutenue notamment par Naïma Moutchou, députée Horizon et vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui a déclaré sur X : « Je connais Rachida Dati. […] Dans cette législative partielle, je la soutiens personnellement ».
Appels à l’unité et arbitrage en coulisses
Face à cette fracture ouverte, Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a tenté d’apaiser les tensions. Appelant Dati à retirer sa candidature, elle a insisté sur l’importance d’une droite unie : « La droite pour gagner a besoin d’union et plus de division ».
Dans cette optique, la CNI a mandaté la sénatrice Agnès Evren, proche de Rachida Dati, pour négocier un retrait de la ministre au profit d’un projet commun. L’idée serait d’orienter Rachida Dati vers une candidature aux municipales de 2026, où elle pourrait jouer un rôle central.
La stratégie serait donc de répartir les rôles : Barnier à l’Assemblée nationale, Dati à l’Hôtel de Ville. Une manière d’éviter un affrontement fratricide qui affaiblirait durablement la droite parisienne.
Une élection rendue nécessaire par une invalidation
Le scrutin de septembre intervient à la suite de l’invalidation par le Conseil constitutionnel de l’élection du député Jean Laussucq (Ensemble pour la République). L’instance lui reproche d’avoir utilisé des fonds personnels pour financer sa campagne, ainsi que d’avoir laissé un tiers prendre en charge une partie significative de ses dépenses électorales, en violation du code électoral.
Cet épisode relance le débat sur la transparence des campagnes, tout en offrant une opportunité politique aux Républicains de reprendre pied dans la capitale, à condition toutefois de surmonter leurs propres rivalités.
D’autres investitures validées par Les Républicains
Outre Paris, la CNI a désigné Bernard Pecou comme candidat dans la 1ère circonscription du Tarn-et-Garonne, et Christophe Sougey de Funès pour la 5e circonscription des Français de l’étranger. Ces décisions interviennent après que deux autres élections ont également été invalidées par le Conseil constitutionnel.