Ce médicament en vente libre fragilise les os, surtout après 50 ans
On ne les voit pas venir, et pourtant nos os s’affaiblissent parfois en silence. Après 40 ans, puis surtout à la ménopause, la densité osseuse diminue insidieusement, augmentant le risque de fractures. Certains médicaments en vente libre, utilisés au quotidien, peuvent aggraver cette fragilité sans que l’on en ait conscience.
Le Dr Yorick Berger, pharmacien à Paris, rappelle que certains laxatifs dits “stimulants” (à base de bisacodyl comme le Dulcolax®, ou encore ceux contenant du séné ou de la cascara) irritent la muqueuse intestinale. Résultat : l’absorption du calcium et de vitamines essentielles est perturbée, fragilisant peu à peu les os. À l’inverse, les laxatifs de lest (comme le macrogol ou les fibres), qui agissent en humidifiant les selles, respectent le fonctionnement naturel du transit et n’ont pas cet effet délétère.
Les antiacides aussi dans le viseur
Autres produits en vente libre pointés du doigt : les antiacides tels que Gaviscon® ou Maalox®. En modifiant le pH de l’estomac, ils pourraient limiter l’absorption du calcium. Si la communauté scientifique débat encore de cette hypothèse, une consommation prolongée incite à la vigilance, surtout après 50 ans.
Des traitements plus lourds, un risque avéré
En dehors de l’automédication, certains médicaments prescrits présentent un risque reconnu pour la solidité osseuse : les corticoïdes, plusieurs antiépileptiques ou encore les inhibiteurs de l’aromatase utilisés dans les cancers hormono-dépendants. Leur suivi médical est essentiel pour prévenir des effets secondaires sur le squelette.
Prévenir plutôt que subir
Heureusement, les risques restent limités pour les traitements en libre accès, à condition de ne pas en abuser. Une activité physique régulière reste la meilleure arme pour entretenir muscles, tendons et ossature. Côté alimentation, les spécialistes conseillent de privilégier fruits et légumes riches en antioxydants, tout en réduisant la consommation de graisses saturées, de viande rouge et d’alcool. Passé 50 ans, un simple échange avec son pharmacien peut suffire à ajuster ses habitudes et à prévenir les fragilités futures.