Cap d’Agde : la réserve du Bagnas et les environs du camp naturiste touchés par un incendie
Dimanche 27 juillet 2025, la réserve naturelle du Bagnas a été la proie des flammes. Un incendie redouté, attisé par un vent violent, a menacé habitations, vacanciers et écosystèmes. Grâce à une mobilisation d’envergure, le pire a été évité, mais les dégâts restent lourds.
C’est peu après midi que l’alerte a été donnée, signalant un départ de feu dans la zone sensible du Bagnas, à l’est d’Agde. Rapidement, l’intervention a pris une dimension exceptionnelle : près de cent sapeurs-pompiers venus de plusieurs communes du département (Sète, Agde, Mèze, Frontignan, Loupian) ont convergé vers le sinistre. Sur place, les conditions météorologiques rendaient la tâche particulièrement délicate : la tramontane, vent sec et puissant, soufflait avec violence sur le secteur, augmentant considérablement les risques de propagation.
Des renforts aériens massifs déployés
Face à l’ampleur du brasier, quatre avions Canadair et d’autres moyens aériens ont été appelés en renfort depuis l’échelle départementale et nationale. Grâce à une coordination exemplaire entre les équipes au sol et les unités aériennes, le feu a pu être circonscrit dans l’après-midi, après avoir ravagé environ cinq hectares de végétation. Un bilan qui aurait pu être bien plus grave, tant les flammes s’étaient dangereusement rapprochées d’une zone habitée et fréquentée.
Habitants et vacanciers confinés
À proximité immédiate du foyer, une dizaine d’habitations, un camping et une trentaine de véhicules ont été sérieusement menacés. La circulation a dû être interrompue sur le chemin de Maraval, bloquant l’accès au village naturiste du Cap d’Agde, situé à quelques centaines de mètres seulement. Par mesure de sécurité, l’entrée a été interdite, et les personnes déjà présentes invitées à rester confinées. Une consigne respectée avec sang-froid, selon les autorités.
Des blessés et des évacuations
Malgré la réactivité des secours, neuf personnes ont été incommodées par les fumées. Parmi elles, trois ont nécessité une évacuation vers le centre hospitalier le plus proche, pour des contrôles et soins d’urgence. Les autres victimes ont été prises en charge sur place. Les médecins mobilisés sur site ont salué la rapidité d’intervention, qui a permis d’éviter toute issue fatale.
Un coût humain et environnemental
Si les dégâts matériels ont été limités, le coût total de l’opération s’annonce élevé. Selon les premières estimations des pompiers, la mobilisation exceptionnelle de moyens humains et aériens représente un coût de près de six millions d’euros. Une facture qui s’ajoute à l’impact écologique lourd, car la réserve du Bagnas abrite une biodiversité remarquable et fragile, aujourd’hui partiellement détruite par les flammes.
Une origine encore inconnue
Pour l’heure, les causes précises de l’incendie restent indéterminées. Une enquête est en cours pour déterminer l’origine du sinistre, dans une région où le risque incendie est désormais permanent en période estivale. La tramontane devrait se maintenir lundi, selon Météo France, maintenant un niveau d’alerte élevé dans l’Hérault et les départements voisins. Les équipes restent mobilisées pour surveiller les foyers résiduels et éviter toute reprise.
Dans ce contexte, les autorités appellent la population à la plus grande vigilance, rappelant que le moindre geste – un mégot, une étincelle, un barbecue mal éteint – peut avoir des conséquences dramatiques. À Agde, cette journée restera dans les mémoires comme un épisode à la fois maîtrisé, mais révélateur de la fragilité croissante de nos territoires face aux incendies.