Le géant suisse de l’agroalimentaire a créé la surprise ce lundi 1er septembre 2025. Son directeur général, Laurent Freixe, a été licencié avec effet immédiat, à la suite d’une enquête interne révélant une relation amoureuse non déclarée avec une subordonnée directe. Un départ qui secoue le groupe aux 2000 marques mondiales.

Dans un communiqué officiel, Paul Bulcke, président du conseil d’administration, a insisté sur la nécessité de cette mesure. « Les valeurs de Nestlé et une bonne gouvernance constituent les fondations solides de notre entreprise », a-t-il affirmé, tout en remerciant Laurent Freixe pour ses années de service. Le conseil a estimé que cette relation cachée contrevenait au code interne de bonne conduite et mettait en péril les standards éthiques du groupe.

Une enquête interne décisive

La décision a été précédée d’une enquête indépendante supervisée par Paul Bulcke et Pablo Isla, Lead Independent Director, avec le soutien de juristes extérieurs. Cette investigation a confirmé que le DG avait enfreint les règles de transparence et de gouvernance en ne déclarant pas une relation hiérarchiquement sensible. Nestlé rappelle que ce type de comportement va à l’encontre des « bonnes pratiques » exigées à ce niveau de responsabilité.

Un successeur déjà désigné

Pour assurer la continuité, le groupe a nommé Philipp Navratil, ancien patron de Nespresso, à la tête de la direction générale. Ce dernier avait rejoint le siège de Nestlé en janvier 2025 et fait partie des cadres stratégiques du groupe. Son arrivée vise à rétablir rapidement la stabilité managériale et à poursuivre les projets en cours.

Une conjoncture économique difficile

Au-delà de cette crise de gouvernance, Nestlé fait face à une situation économique complexe. Son bénéfice net a reculé de 10,3 % au premier semestre 2025, à 5 milliards de francs suisses, tandis que le chiffre d’affaires a fléchi de 1,8 % pour atteindre 44,2 milliards. Ces résultats, inférieurs aux prévisions, traduisent l’impact d’un environnement déflationniste en Chine et d’une consommation fragile sur le continent américain.

Des chantiers stratégiques en suspens

Le groupe a maintenu ses prévisions annuelles fin juillet, tout en lançant un examen stratégique de ses activités dans les vitamines et compléments alimentaires. L’activité eaux en bouteille reste également sous évaluation, après les scandales en France et en Suisse autour de procédés de microfiltration interdits. Ces réorganisations devraient être pilotées désormais sous la houlette de Philipp Navratil, dont la mission s’annonce délicate.

Un tournant pour Nestlé

Le départ brutal de Laurent Freixe illustre les exigences croissantes en matière de gouvernance des grandes multinationales. Entre impératifs éthiques, résultats financiers en baisse et restructurations en cours, Nestlé aborde une période charnière, où la direction devra regagner la confiance des marchés tout en préservant l’image d’un groupe souvent scruté pour ses choix industriels.