Alors que l’Assemblée nationale s’apprête à trancher le sort de François Bayrou, de nombreux Français expriment déjà leur lassitude. Entre critiques sur sa gestion et souvenirs de ses dérapages passés, le Premier ministre nommé pour succéder à Michel Barnier se retrouve une nouvelle fois dans la tourmente politique.

Dans les rues, les témoignages sont sans appel. « On n’en veut plus », lâche une riveraine au micro de France Télévisions, dénonçant les décisions du gouvernement envers les retraités. Un autre citoyen prédit son départ imminent, estimant qu’il n’aura pas la majorité lors du vote de confiance. Cette défiance populaire illustre l’érosion du soutien dont bénéficie François Bayrou après plusieurs décennies de vie politique.

Une carrière marquée par des fonctions multiples

Avant d’accéder à Matignon, François Bayrou avait déjà occupé des postes de premier plan : député, maire, ministre. Sa trajectoire, ponctuée de responsabilités variées, lui a permis d’acquérir une expérience reconnue, mais aussi de collectionner les controverses. Sa nomination par le président de la République, en remplacement de Michel Barnier, avait pourtant été présentée comme un gage de stabilité.

Le souvenir d’un affrontement télévisé en 2009

L’un des épisodes les plus marquants de son parcours reste son face-à-face avec Daniel Cohn-Bendit, en 2009, sur le plateau de l’émission À vous de juger. À quelques jours des élections européennes, François Bayrou s’était emporté en découvrant un sondage plaçant Europe Écologie devant son parti. Le débat avait rapidement dégénéré, exposant au grand jour les tensions entre les deux hommes.

Des échanges d’une rare violence verbale

Bayrou avait d’abord critiqué les liens entre Daniel Cohn-Bendit et Nicolas Sarkozy, parlant de relations « formidables » entretenues à l’Élysée. L’eurodéputé écologiste avait aussitôt répliqué en qualifiant son adversaire de « trop minable pour être président de la République ». Une attaque frontale qui avait marqué les esprits et déclenché un vif échange en direct devant les téléspectateurs.

Une contre-attaque ciblée sur un livre polémique

François Bayrou avait alors riposté en évoquant Le grand bazar, livre publié par Cohn-Bendit en 1975, dans lequel celui-ci racontait son expérience auprès d’enfants. « Je trouve ignoble d’avoir justifié des actes que je ne peux pas accepter », avait lancé Bayrou, alimentant encore la controverse. Cette séquence, trois jours avant le scrutin européen, avait fait grand bruit et reste l’un des épisodes les plus commentés de sa carrière.