Tarn-et-Garonne : Une femme de 76 ans, soupçonnée d’être une pyromane multirécidiviste, arrêtée
Elle aurait semé la peur dans son village pendant des mois. À 76 ans, une femme soupçonnée d’avoir allumé à elle seule une série d’incendies dans sa commune du Tarn-et-Garonne a été interpellée. Des allume-feu retrouvés chez elle et dans sa voiture ont fini par trahir ce profil aussi improbable qu’inquiétant.
Depuis l’été 2022, la petite commune de Castelmayran est la cible de départs de feu à répétition. Les gendarmes, d’abord démunis face à cette vague de sinistres inexpliqués, redoublent d’efforts lorsque quatre incendies et une tentative sont recensés rien que cet été. La zone touchée est toujours la même : des talus bordant des champs secs, où des foyers se déclenchent soudainement, toujours avec la même signature.
Le mode opératoire finit par livrer ses secrets : un ou plusieurs allume-feu sont jetés sur la végétation sèche, provoquant rapidement l’embrasement. Ces éléments mettent les enquêteurs sur la piste d’un incendiaire organisé, à l’aise avec les allumages discrets et rapides.
Une retraitée sous surveillance
Les soupçons finissent par converger vers une femme de 76 ans, discrète habitante de la commune. Samedi, les gendarmes procèdent à une perquisition à son domicile et dans son véhicule. Ils y découvrent plusieurs briquets ainsi que des allume-feu identiques à ceux retrouvés sur les scènes d’incendie. Pour les enquêteurs, la concordance est frappante.
Convoquée puis arrêtée, la septuagénaire passe rapidement aux aveux partiels : elle reconnaît être responsable de quatre incendies déclenchés en 2025. Selon les mots du procureur de Montauban, Bruno Sauvage, la mise en cause évoque une profonde “frustration envers certaines personnes du village” comme mobile principal de ses agissements. Une forme de vengeance personnelle, menée dans le silence, par des gestes incendiaires.
Un profil troublant, des aveux accablants
L’affaire prend une tournure encore plus sérieuse lorsque les enquêteurs relient cette femme à neuf incendies survenus à l’été 2022. Là encore, le schéma est le même : talus secs, allume-feu jetés discrètement, propagation rapide. Elle reconnaît en être l’autrice de huit sur les neuf. La boucle est bouclée.
Son âge et sa discrétion détonnent face à la gravité des faits. Car les incendies allumés à proximité des habitations et de zones agricoles représentent un danger évident pour les personnes. Ce sont des actes de destruction délibérée, avec une réelle menace pour l’intégrité physique d’autrui.
En détention, elle sera jugée en comparution immédiate
Placée en détention provisoire, la suspecte devra répondre mardi devant la justice des faits qui lui sont reprochés. Elle comparaîtra pour “destructions du bien d’autrui par moyen dangereux pour les personnes”, une qualification pénale lourde.