La crise politique ouverte par la chute de François Bayrou a trouvé son dénouement : Emmanuel Macron a nommé Sébastien Lecornu à Matignon. À 38 ans, l’ancien ministre des Armées devient le septième Premier ministre du quinquennat, avec pour mission immédiate de former un gouvernement et de présenter un budget 2026 attendu au tournant.

Moins de neuf mois après sa nomination, François Bayrou a été contraint de quitter Matignon. Le maire de Pau n’a pas réussi à obtenir la confiance des députés, malgré un discours de politique générale qu’il avait qualifié d’ »épreuve de vérité ». Durant 45 minutes, il avait tenté de convaincre en soulignant la gravité de la situation nationale, rappelant que la France n’avait pas connu de budget en équilibre depuis plus d’un demi-siècle.

Un passage éclair à Matignon

Cette incapacité à fédérer une majorité a précipité la chute de Bayrou, qui aura marqué par son alarmisme sur l’état des finances publiques et de la souveraineté nationale. Ses appels au sursaut n’ont pas suffi à enrayer l’usure d’un gouvernement déjà contesté. Son départ illustre l’extrême fragilité des majorités successives depuis la dissolution de l’Assemblée en juin 2024.

L’ascension de Sébastien Lecornu

Le choix du président s’est porté sur Sébastien Lecornu, figure montante de la macronie. À seulement 38 ans, celui qui occupait le portefeuille des Armées accède au poste de Premier ministre. Son profil de gestionnaire loyal, capable de naviguer entre les différentes sensibilités de la majorité, a visiblement pesé dans la décision d’Emmanuel Macron.

Un défi budgétaire immédiat

La première tâche du nouveau chef du gouvernement sera de composer son équipe ministérielle. Mais au-delà des équilibres politiques, le défi central demeure l’élaboration du budget 2026, scruté par les marchés comme par l’opinion publique. Dans un contexte d’endettement record et de tensions sociales, Lecornu devra convaincre qu’il peut incarner stabilité et crédibilité économique.

Un septième Premier ministre pour Macron

Avec cette nomination, Emmanuel Macron confirme la valse des Premiers ministres qui marque son second mandat : Édouard Philippe, Jean Castex, Élisabeth Borne, Gabriel Attal, Michel Barnier, François Bayrou et désormais Sébastien Lecornu. Cette instabilité traduit les difficultés du président à trouver un équilibre durable entre ses ambitions réformatrices et les réalités parlementaires.