Renault retire le cuir d’origine animale de ses véhicules, une victoire pour l’écologie et le bien-être animal
D’ici la fin 2025, Renault tournera définitivement la page du cuir animal dans ses véhicules européens. Une décision historique, autant éthique qu’écologique, qui inscrit le constructeur français dans une dynamique de transformation profonde de l’industrie automobile.
Le constructeur au losange a officiellement acté, en mars dernier, la suppression totale du cuir animal dans l’ensemble de ses modèles européens, une information révélée par Libération. Sièges, volants, accoudoirs, leviers de vitesse et panneaux de portes : aucune surface intérieure traditionnellement recouverte de cuir n’échappera à cette mutation.
« Nous avons décidé de supprimer l’utilisation du cuir animal pour des raisons environnementales, éthiques et industrielles », justifie Renault. Cette décision s’inscrit dans un objectif plus large de réduction de l’empreinte carbone de la marque, dans un secteur où la durabilité devient un impératif incontournable.
Des modèles déjà concernés par cette transition
Cette politique de « leather-free » concerne déjà plusieurs véhicules clés de la gamme, comme la Renault 5 E-Tech Electric, le Captur nouvelle génération, la Scenic E-Tech Electric ou encore le Rafale. Le processus va s’étendre à l’ensemble du catalogue européen afin que, d’ici fin 2025, plus aucun modèle ne contienne de cuir animal.
Pour remplacer cette matière ancestrale, Renault mise sur des matériaux recyclés et durables, notamment des fibres textiles issues de bouteilles plastiques. Ces matériaux innovants sont pensés pour conserver les standards de confort, de qualité perçue et de longévité, tout en réduisant fortement l’impact environnemental de la production.
Une approche plus responsable et circulaire
La Renault 5 E-Tech Electric symbolise cette nouvelle approche. Sur ses versions Techno et Iconic Cinq, les tissus des sièges sont intégralement fabriqués à partir de matériaux recyclés. Résultat : un taux global de recyclabilité de 85 %, avec 19,4 % de matériaux recyclés certifiés ISO 14021 et 26,6 % issus de l’économie circulaire. Parmi ces composants, on compte 41 kilos de polymères recyclés, intégrés à la fabrication de chaque véhicule.
Le pari est clair : montrer qu’un habitacle végan peut rivaliser en qualité avec les standards les plus exigeants, tout en respectant davantage les principes de durabilité que réclame désormais une partie croissante des consommateurs.
PETA dans les coulisses de ce revirement
Ce virage de Renault n’est pas qu’une initiative interne : il est aussi le fruit d’une intense campagne de sensibilisation menée par l’association PETA. L’ONG militante pour les droits des animaux a mené un lobbying actif auprès des constructeurs européens, soulignant le coût éthique et écologique de l’industrie du cuir.
Selon PETA, la production mondiale de cuir implique la mort d’environ un milliard d’animaux chaque année. Garnir l’intérieur d’un véhicule de taille standard requiert la peau de trois bovins en moyenne. À cela s’ajoutent des pratiques de maltraitance révélées chez les fournisseurs de cuir, incluant électrocutions, marquages au fer rouge et abattages dans des conditions brutales.
Un cuir toxique pour la planète
Outre la souffrance animale, le cuir est aussi un désastre écologique. Pour le transformer en matière utilisable, jusqu’à 170 produits chimiques sont nécessaires, parmi lesquels des substances hautement nocives comme le cyanure. Ces éléments ont été largement relayés par PETA dans sa campagne, et ont fini par convaincre Renault de passer à l’action.