De ses débuts dans l’ombre de Nicolas Sarkozy à son poste actuel de ministre de la Culture sous Emmanuel Macron, Rachida Dati a parcouru un chemin singulier. Fidèle à son image, la femme politique cultive un style direct, une loyauté inébranlable envers son mentor, et un goût prononcé pour la provocation maîtrisée.

Longtemps considérée comme la protégée de Nicolas Sarkozy, Rachida Dati a su se hisser dans les plus hautes sphères du pouvoir en jouant habilement le rôle d’alliée stratégique et de femme de poigne. Dans les années 2000, alors que Sarkozy prépare discrètement sa conquête de l’Élysée, Dati devient tour à tour conseillère ministérielle, porte-parole de campagne, puis ministre de la Justice dès 2007, dès l’accession du candidat à la présidence.

Elle imprime alors une politique pénale marquée par la fermeté, instaurant les peines planchers et menant des réformes du code pénal des mineurs. Certains la comparent alors à une Margaret Thatcher à la française, dure mais efficace, clivante mais solide. Dans un univers politique majoritairement masculin, elle s’impose avec une autorité assumée, sans jamais renier son attachement à celui qu’elle considère toujours comme un véritable ami politique.

Une figure redoutée du paysage médiatique

Si Rachida Dati séduit une partie de l’opinion par son franc-parler et son parcours inspirant, elle est aussi connue pour ses confrontations musclées avec les journalistes. Elle n’hésite pas à renvoyer sèchement dans les cordes Audrey Crespo-Mara, ou à répondre vertement à Élise Lucet lors d’un échange tendu. Ses colères à l’Assemblée nationale sont devenues légendaires, tout comme son art de l’attaque politique directe et sans détour.

Mais Rachida Dati n’est pas seulement incisive, elle est aussi victime – ou artisan – de ses propres lapsus. Deux d’entre eux, devenus célèbres, ont marqué les esprits : un « gode civil » au lieu de code civil, et une « fellation » prononcée par erreur en lieu et place d’inflation. Des dérapages langagiers à connotation sexuelle qui ont nourri les zappings télévisés et alimenté les railleries.

Les rumeurs de liaison avec Nicolas Sarkozy : un démenti assumé

Dans le livre Histoire secrète de la droite française publié par Gérard Davet et Fabrice Lhomme, une rumeur tenace est relancée : celle d’une liaison passée entre Dati et Sarkozy. L’intéressée, loin de se dérober, répond avec une franchise désarmante :
« Sarko, on a dit qu’on avait couché ensemble. Mais c’est absurde ! Je ne suis pas du tout son type. »

Elle revendique une relation d’amitié profonde avec l’ancien président, affirmant qu’il l’appréciait pour son intelligence, sa loyauté et le fait qu’elle « ne soit pas une racaille, une beurette de banlieue », comme le rapporte le média NextPlz. Une déclaration aussi crue que révélatrice, qui souligne la manière dont Rachida Dati perçoit sa trajectoire dans l’élite politique française.

Et pour adoucir les soupçons, elle lâche avec malice que Sarkozy la surnommait « Jean-Claude Dusse », en référence au dragueur malchanceux des Bronzés, campé par Michel Blanc. Une façon de rétablir les faits en usant d’humour et de références culturelles bien françaises.

Une femme politique qui n’a jamais cessé d’évoluer

Aujourd’hui ministre de la Culture dans le gouvernement Macron, Rachida Dati incarne une forme de constance politique dans l’adversité, capable de pactiser avec d’anciens ennemis sans jamais renier ses fidélités d’origine. Navigatrice agile dans les eaux troubles du pouvoir, elle cultive un personnage à la fois redouté, respecté et parfois caricaturé.

Ses bottes rouges, son regard dur, ses répliques tranchantes et ses erreurs de langage devenues cultes composent un personnage politique atypique, qui ne laisse jamais indifférent. Qu’on l’admire ou qu’on la critique, Rachida Dati a imposé son style, et surtout, sa place.