Disparue depuis plusieurs mois, Kaura Taylor, une jeune Américaine de 21 ans, a été localisée… dans une forêt écossaise. Entourée de personnages énigmatiques, elle affirme vivre volontairement dans une tribu autoproclamée. Sa famille, elle, craint une emprise sectaire.

Tout commence il y a quatre mois au Texas. Kaura Taylor, jeune maman, quitte soudainement son foyer sans prévenir ses proches. Ni mot, ni message, ni indice. Son entourage s’alarme, craint le pire, et entame des recherches. Mais c’est loin, très loin des États-Unis qu’elle sera finalement retrouvée.

La jeune femme, aujourd’hui installée avec sa fille dans une forêt près d’Édimbourg, affirme ne pas avoir disparu mais s’être libérée. Sur ses réseaux sociaux, elle publie des vidéos au ton solennel, entourée d’un couple se présentant comme les “roi et reine” d’une mystérieuse tribu : le royaume de Kubala.

Le royaume de Kubala, entre folklore et emprise spirituelle

Cette “tribu” active sur les réseaux sociaux prétend être l’héritière d’un peuple hébreu indigène noir, exilé d’Angleterre au XVIe siècle. Le groupe vit en retrait, dans des conditions rudimentaires, organisé autour d’un roi et d’une reine, censés guider les membres dans une mission de “reconquête spirituelle et territoriale”.

Kaura Taylor y apparaît vêtue de tenues traditionnelles, tenant parfois sa fille dans les bras. Elle clame haut et fort avoir fui un environnement familial “toxique et violent” et affirme vivre désormais selon ses propres choix. “Je n’ai jamais disparu”, martèle-t-elle dans une vidéo. “J’ai fui pour survivre.”

Une famille en détresse, des soupçons de dérive sectaire

Mais du côté de ses proches restés aux États-Unis, l’inquiétude est palpable. La tante de Kaura, interrogée par The Independent, exprime ses doutes : “Elle pense que nous ne nous soucions pas d’elle. C’est faux. Nous craignons qu’elle soit sous emprise.”

La famille redoute une manipulation psychologique orchestrée par ce groupe qui, bien que non officiellement classé comme sectaire, présente plusieurs signes préoccupants : isolement géographique, hiérarchisation extrême, culte du leadership, et rhétorique ésotérique mêlant mythe historique et retour aux origines sacrées.

Une situation sous surveillance

Kaura et sa fille, âgées d’à peine un an, vivent ainsi depuis plusieurs mois en pleine nature, dans une forêt écossaise. Jusqu’à présent, aucun signe de mauvais traitement n’a été formellement signalé. Mais l’histoire a rapidement attiré l’attention du public et des médias britanniques, qui s’interrogent sur l’absence d’encadrement social, de soins médicaux, ou de scolarisation future pour l’enfant.

Les autorités locales n’ont pas, à ce jour, engagé de procédure coercitive, Kaura étant majeure et libre de ses choix. Toutefois, le débat enfle : jusqu’où va le droit à la liberté individuelle quand une jeune mère de famille vit dans une communauté à l’organisation opaque, avec un enfant en bas âge ?