À 80 ans, Pierre Arditi demeure l’une des figures incontournables du théâtre et du cinéma français. Derrière son élégance et son franc-parler, l’acteur n’hésite pas à aborder des sujets délicats comme la santé et la fin de vie. Dans un entretien récent, il s’est livré avec une sincérité désarmante, évoquant son rapport au temps qui passe et à la mort.

La passion d’Arditi pour la scène remonte à son enfance. Son père l’initie aux représentations théâtrales et sa sœur l’encourage à suivre des cours. C’est au théâtre du Cothurne, à Lyon, en 1965, qu’il fait ses premiers pas marquants, aux côtés de sa sœur. Malgré une tentative de suicide liée à un chagrin d’amour, cette épreuve devient pour lui un moteur, le poussant à s’accrocher aux planches et à trouver sa véritable vocation.

Une carrière entre petit et grand écran

Dès la fin des années 1960, Pierre Arditi parvient à se faire remarquer à la télévision, notamment sous la direction de Roberto Rossellini. Mais c’est au cinéma qu’il s’impose durablement, grâce à sa rencontre décisive avec Alain Resnais. Le cinéaste en fera l’un de ses acteurs fétiches, lui offrant près d’une dizaine de rôles majeurs. Avec Mélo (1986) et Smoking/No Smoking (1993), Arditi décroche deux César, consacrant son talent et sa place parmi les grands.

Une notoriété grand public

Au-delà du cinéma d’auteur, Pierre Arditi s’est aussi fait un nom à la télévision. Des séries comme Passeur d’enfants en 1994 lui permettent de toucher un public plus large. Populaire, familier des plateaux, il a su conserver une image de comédien exigeant tout en restant accessible. Sa voix singulière et sa présence charismatique ont fait de lui un visage apprécié, autant au théâtre qu’à l’écran.

Ses confidences sur la santé et la fin de vie

Invité récemment sur TF1, l’acteur a abordé sans détour un sujet intime : la vieillesse et la mort. « Quand on vieillit, on se dit que la vie, c’est quand même pas mal… Ce qui est dommage, c’est que ça s’arrête », a-t-il confié avec humour. Mais il ajoute, plus grave : « Quand je me sentirai vraiment diminué, alors je m’arrangerai pour m’arrêter. » Des mots qui ont jeté un léger malaise, avant qu’il ne les nuance avec une pointe d’ironie.

Un passé marqué par une tentative de suicide

Pierre Arditi n’a pas caché avoir déjà tenté de mettre fin à ses jours dans sa jeunesse. « Je l’ai fait une fois, ça n’a pas marché. C’était il y a très longtemps », raconte-t-il avec franchise. Cette confession, doublée du souvenir de proches défigurés par la maladie ou la vieillesse, explique son refus d’endurer une dégradation qu’il juge indigne. Fidèle à son franc-parler, il assume préférer partir avant d’en arriver là.

Une parole à la fois lucide et bouleversante

En partageant ses réflexions, Arditi ne cherche pas à choquer mais à témoigner d’un rapport apaisé à la fin de vie. Son discours résonne comme une leçon de lucidité, teintée d’humour, mais aussi d’une forme de gravité. L’acteur, toujours présent sur scène, prouve que la passion d’un métier peut coexister avec la conscience aiguë de sa propre fragilité.