Petit Grégory : rebondissement dans l’affaire, un membre de la famille du petit garçon convoqué devant la justice
Quarante ans après le meurtre de Grégory Villemin, l’affaire revient une nouvelle fois devant la justice. Jacqueline Jacob, grand-tante du petit garçon retrouvé mort dans la Vologne en 1984, doit être entendue le 5 septembre par le juge d’instruction. Un nouvel épisode dans ce dossier devenu l’un des plus longs et des plus controversés de l’histoire judiciaire française.
Le 16 octobre 1984, le corps de Grégory Villemin, âgé de 4 ans, est découvert pieds et poings liés dans la Vologne, dans les Vosges. Depuis, l’affaire a connu une succession de rebondissements, d’accusations, de mises en examen annulées et de polémiques, sans qu’aucune vérité judiciaire n’ait pu émerger. Quarante ans plus tard, le mystère reste entier.
Jacqueline Jacob de nouveau convoquée
Selon L’Est Républicain, Jacqueline Jacob, grand-tante de l’enfant, sera entendue ce 5 septembre 2025 par le magistrat en charge du dossier. En 2017, elle avait déjà été mise en examen aux côtés de son mari Marcel, avant que la procédure ne soit annulée. Cette nouvelle convocation découle d’une décision de la chambre de l’instruction de Dijon, qui a ordonné en juin dernier un supplément d’information.
Des soupçons contestés par la défense
L’octogénaire pourrait être mise en examen pour « association de malfaiteurs criminelle », en raison de menaces supposées adressées à des membres de la famille Villemin, mais aussi d’un appel et d’une lettre attribués aux « corbeaux » qui avaient revendiqué l’enlèvement de l’enfant. Son avocat, Me Stéphane Giuranna, dénonce des accusations « farfelues » et affirme que sa cliente est « totalement innocente ». Il estime qu’il s’agit d’une tentative de relancer artificiellement le dossier, malgré l’absence de preuves nouvelles tangibles.
Une affaire marquée par des drames successifs
Au fil des décennies, l’affaire du petit Grégory est devenue le symbole d’un fiasco judiciaire. La journaliste Patricia Tourancheau, auteure de Grégory, la machination familiale, évoquait encore en 2024 « le plus grand ratage de l’histoire criminelle française ». Gérard Welzer, ancien avocat de Bernard Laroche – le cousin de Jean-Marie Villemin, père de Grégory, assassiné en 1985 – dénonçait lui aussi une succession d’erreurs : « Grégory, première victime. Bernard Laroche, deuxième victime. Jean-Michel Lambert, le magistrat qui s’est suicidé, troisième victime. »
Quarante ans de zones d’ombre
À ce jour, aucune preuve scientifique irréfutable, comme un ADN exploitable, n’a permis de confondre un coupable. La justice se heurte à la complexité d’un dossier miné par les rivalités familiales, les pressions médiatiques et des décennies de procédures. Alors que l’audition de Jacqueline Jacob pourrait relancer l’enquête, beaucoup redoutent qu’elle n’ajoute qu’un rebondissement de plus à ce feuilleton judiciaire sans fin.