Macron juge que son « ami » Bayrou peut « tenir le gouvernement » jusqu’en 2027
Emmanuel Macron a choisi d’afficher clairement son soutien à François Bayrou. Le chef de l’État estime que le Premier ministre a les capacités pour diriger un gouvernement confronté à des équilibres politiques fragiles. À moins de deux ans de la présidentielle, le président écarte toute dissolution et mise sur la stabilité.
Dans un entretien accordé à Paris Match, Emmanuel Macron a tenu à dissiper les doutes entourant son chef de gouvernement. « François Bayrou est mon ami, mon compagnon de route », déclare-t-il, assurant lui faire confiance jusqu’à la fin du mandat. Une manière d’affirmer publiquement la solidité de leur alliance alors que l’exécutif affronte une séquence délicate.
Un plan d’économies budgétaires controversé
Le président défend avec vigueur le plan budgétaire présenté par le Premier ministre. Ce programme, décrit comme “lucide et courageux”, prévoit le gel des dépenses de l’État en 2026 au niveau de 2025, mais aussi une « année blanche » marquée par le gel du barème des impôts, des retraites et des prestations sociales. À cela s’ajoute la suppression de deux jours fériés, mesure sensible qui risque de nourrir la contestation. Selon Macron, ces choix ont été « longuement préparés ensemble ».
Le spectre d’une censure parlementaire
À l’approche du débat budgétaire, l’exécutif redoute une motion de censure, que la gauche et le Rassemblement national pourraient soutenir. Emmanuel Macron met en garde : « Les responsables politiques doivent vraiment faire attention à ce qu’ils feront ». Pour lui, une telle démarche fragiliserait la France à un moment où l’équilibre économique et diplomatique exige de la stabilité.
Le rejet d’une nouvelle dissolution
Le président se montre catégorique : « Pas de nouvelle dissolution », insiste-t-il, rappelant que l’Assemblée nationale reflète les fractures du pays. Sa ligne est claire : contraindre les forces politiques à coopérer, à l’image du modèle allemand où le chancelier Merz gouverne grâce à une coalition. Macron en appelle donc à « la responsabilité » et à la capacité de compromis des partis.
Une volonté de stabilité dans un contexte international tendu
Au-delà des enjeux budgétaires, le chef de l’État replace son discours dans le contexte mondial. « Le pays a vraiment besoin de stabilité. Pas de coups politiques », affirme-t-il. Selon lui, le courage politique réside désormais dans l’acceptation de réformes impopulaires mais jugées nécessaires. En affichant sa confiance à François Bayrou, Emmanuel Macron tente de verrouiller l’exécutif et d’envoyer un signal de continuité, alors que la France s’apprête à affronter une rentrée sociale et politique sous haute tension.










