Le RSA à vie c’est fini ? Une proposition pour limiter l’aide de la CAF à 2 ans, « Un système d’assistanat »
À l’approche du scrutin crucial pour la présidence des Républicains, la campagne s’intensifie entre deux figures majeures de la droite.
Laurent Wauquiez tente de marquer les esprits avec des propositions percutantes, recentrant le débat sur le RSA, thème qu’il entend incarner comme symbole d’une droite décomplexée et réformatrice. En pleine compétition pour diriger Les Républicains, Laurent Wauquiez mise sur un discours fort autour de la réforme du RSA, qu’il présente comme une nécessité impérieuse pour redonner de la valeur au travail. Face à Bruno Retailleau, son principal adversaire, il entend incarner une droite ferme, critique à l’égard de l’« assistanat » et résolument tournée vers l’effort individuel.
Mettre fin à un RSA « à vie »
Dans une interview accordée au Parisien, Wauquiez frappe fort : « Je propose que l’on sorte du RSA à vie », affirme-t-il. Aujourd’hui versée à près de deux millions de Français, cette aide représente un budget annuel de 12 milliards d’euros. Le candidat souhaite limiter son versement à deux ans pour les personnes considérées comme aptes au travail, instaurant ainsi un dispositif à durée déterminée, qu’il juge plus responsable.
Une vision critique du système actuel
Laurent Wauquiez dénonce ce qu’il considère comme une dérive du système social : « Près de 40 % des allocataires du RSA ont moins de 35 ans. Qui peut croire qu’ils sont tous inaptes au travail ? » Pour lui, le RSA ne joue plus son rôle de filet de sécurité temporaire, mais devient un moyen de se soustraire à l’emploi durablement. Une affirmation qui s’inscrit dans un discours de rupture assumée avec le modèle social actuel.
L’instauration d’une contrepartie obligatoire
Au cœur de son projet, l’idée de réintroduire la notion de contrepartie. Wauquiez insiste : « On ne peut pas continuer à payer des gens à rester chez eux. » Il évoque les 500 000 postes non pourvus dans les secteurs du service à la personne, de l’hôtellerie-restauration ou de l’aide à domicile, et propose l’obligation de travailler pour conserver son RSA. Un principe de “droits et devoirs” qu’il souhaite généraliser pour favoriser le retour à l’emploi.
Une refonte globale des aides sociales
Autre mesure phare de son programme : la fusion des différentes aides sociales (RSA, allocations diverses, etc.) en une seule allocation universelle, plafonnée à 70 % du SMIC. Une manière, selon lui, de simplifier le système tout en évitant l’effet de seuil qui inciterait certains à rester dans l’inactivité. Pour Wauquiez, il est temps d’assainir un modèle social qu’il juge trop généreux et inefficace.
Un message politique adressé à la droite
Mais derrière les annonces techniques, c’est une stratégie politique claire qui se dessine. Wauquiez vise directement Bruno Retailleau, qu’il accuse de compromission : « Avoir un président des Républicains membre d’un gouvernement macroniste, c’est la fin de la droite. » Une critique acerbe adressée à un adversaire pourtant donné favori dans les sondages. Ce positionnement net contre le macronisme vise à rallier la base militante en quête de distinction idéologique.
Une droite galvanisée par la compétition interne
Quelles que soient les intentions électorales, la bataille pour la présidence des Républicains redynamise le parti. En quelques semaines, le nombre d’adhérents a triplé, atteignant plus de 121 000 inscrits. Un regain d’intérêt qui démontre l’enjeu symbolique et stratégique de ce scrutin, prévu pour les 17 et 18 mai prochains. Pour Laurent Wauquiez, le pari d’une droite affirmée, hostile à l’assistanat et revendicative, est plus qu’un programme : c’est un retour aux fondamentaux. Le résultat dira s’il a réussi à convaincre au-delà du discours.