« Le miracle n’a pas eu lieu », assure Jordan Bardella, précisant la chute du gouvernement Bayrou
À une semaine du vote de confiance à l’Assemblée nationale, François Bayrou tente encore de sauver son gouvernement. Mais les consultations à Matignon se heurtent à un refus quasi unanime, notamment du Rassemblement national qui appelle ouvertement à une dissolution rapide de l’Assemblée.
Reçu ce mardi 2 septembre au matin à Matignon, Jordan Bardella n’a laissé place à aucune ambiguïté. « Le miracle n’a pas eu lieu », a-t-il déclaré à sa sortie, en présence de plusieurs journalistes, dont la correspondante d’Euronews. Le président du RN a confirmé que son parti n’accordera pas sa confiance au gouvernement Bayrou le 8 septembre : « Plus tôt on retournera aux urnes, plus tôt on aura un budget ».
Marine Le Pen, également présente à l’entretien, a enfoncé le clou : « François Bayrou a fait le choix d’appuyer sur le siège éjectable », estimant que les consultations lancées par Matignon arrivent trop tard.
Un RN déjà en campagne
L’état-major du Rassemblement national prépare activement l’après-Bayrou. Lundi, un « bureau de campagne » s’est réuni afin d’anticiper une dissolution et de nouvelles législatives. « Notre devoir, c’est d’être prêts », a insisté Jordan Bardella devant ses cadres, persuadé que le RN peut obtenir une majorité absolue. Le vice-président Sébastien Chenu est allé plus loin sur BFMTV en affirmant que Bayrou vit « dans le déni » alors que « les Français ont les yeux ouverts ».
La gauche refuse de participer au « sauvetage »
Si François Bayrou enchaîne les rendez-vous avec les forces politiques cette semaine, les refus s’accumulent. Les Insoumis et les Écologistes ont décliné l’invitation, considérant que le Premier ministre ne sera plus en fonction après le 8 septembre. Manuel Bompard a dénoncé une « opération de sauvetage », tandis que Marine Tondelier a jugé la démarche sans intérêt.
Les communistes, reçus lundi, n’ont pas été plus convaincus. Place publique, les Républicains et Renaissance étaient attendus mardi, suivis par Horizons, l’UDR et LIOT mercredi, puis l’UDI et les Socialistes jeudi. Mais le verdict est largement connu d’avance.
Les socialistes posent une fin de non-recevoir
De leur côté, les socialistes ont annoncé qu’ils iraient à Matignon uniquement pour signifier leur refus d’accorder la confiance. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a tranché : « La décision est irrévocable. Les seuls mots de lui attendus sont « au revoir ». » Une déclaration qui sonne comme une mise à mort politique.
Soutiens fragiles et isolement croissant
Face à cette vague de refus, François Bayrou conserve quelques appuis, notamment celui de son ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Ce dernier a exhorté les députés de son camp à ne pas « rejoindre les incendiaires » hostiles à la confiance. Emmanuel Macron, quant à lui, s’emploie à réunir les chefs de la coalition pour tenter d’éviter la chute du gouvernement.
Mais même parmi ses alliés potentiels, le doute s’installe. Laurent Wauquiez, pour Les Républicains, exige des corrections budgétaires. Et le groupe centriste LIOT, pourtant ciblé comme un possible soutien, a refroidi Matignon : « Une nette majorité du groupe LIOT ne votera pas la confiance. »









