Le jour noir de Giorgia Meloni : “Qui es-tu pour…” son coup de colère contre Emmanuel Macron
Entre agacement diplomatique et rivalité d’ego, la relation entre Giorgia Meloni et Emmanuel Macron illustre les tensions d’une Europe tiraillée entre souverainisme et intégration. Si leurs sourires protocolaires dissimulent souvent les divergences, la Première ministre italienne n’a jamais caché son irritation face au “style Macron”, qu’elle juge trop dominateur et peu respectueux de Rome.
Des débuts prometteurs avant la méfiance

Le 25 septembre 2024 marque un tournant dans l’histoire italienne : Giorgia Meloni devient la première femme à diriger le gouvernement, après avoir remporté les législatives avec plus de 26 % des voix. Issue du quartier populaire de la Garbatella, à Rome, elle promet alors de redonner “fierté et indépendance” à l’Italie. À ses débuts, les échanges avec Emmanuel Macron semblent cordiaux. Les deux dirigeants affichent même une entente polie lors de la rencontre du 3 juin 2025 au palais Chigi.
Mais derrière les apparences diplomatiques, une distance s’installe : Meloni reproche à Macron sa condescendance, son entregent et sa facilité à s’imposer sur la scène européenne. Selon Le Point, tout, chez le président français, “agace l’enfant de la Garbatella”, du ton à l’attitude, jusqu’à la proximité du chef d’État avec Donald Trump.
L’incident de Washington et la colère de Rome
La fracture devient évidente lorsque Macron se rend à Washington le 24 février pour évoquer l’Ukraine avec Donald Trump, sans en informer directement Meloni. L’Italienne y voit une humiliation personnelle et un contournement des institutions européennes. Deux jours plus tard, lors d’un échange houleux, elle le confronte sèchement : “Qui es-tu pour représenter les institutions européennes ?” Macron, imperturbable, réplique qu’il parle “au nom de ceux qui ont forgé la coalition”.
Ce duel verbal résume toute la complexité de leur rapport : entre orgueil national et leadership personnel, chacun veut incarner l’Europe à sa manière. Pour Meloni, l’épisode révèle surtout le déséquilibre des forces : la France et l’Allemagne continuent de dicter le tempo, laissant Rome dans l’ombre.
Le “jour noir” de Meloni : l’Europe sans elle
Quelques mois plus tôt déjà, l’épisode du 8 février 2023 avait laissé un goût amer. Alors que Zelensky était reçu en grande pompe à l’Élysée par Macron et Scholz avant le sommet de Bruxelles, Meloni n’avait pas été conviée. Cette exclusion symbolique, largement commentée par la presse italienne, marque ce que La Repubblica a appelé “le jour noir de Meloni”.
Isolée sur la scène européenne, elle mesure alors la difficulté de s’imposer face au duo franco-allemand. Malgré ses positions fermes sur l’Ukraine et sa loyauté envers l’OTAN, la Première ministre peine à être reconnue comme partenaire égale. Ce moment scelle son image de “dirigeante périphérique” au sein de l’Union, un statut qu’elle s’efforce depuis de renverser.
Entre tension et séduction politique
Pourtant, la relation entre les deux dirigeants oscille toujours entre affrontement et séduction stratégique. Au G7 de juin 2025, une scène inattendue fait le tour des réseaux sociaux : Macron murmure quelques mots à l’oreille de Meloni, qui répond d’un pouce levé et lève ensuite les yeux au ciel.
L’épisode amuse les internautes, mais reflète la nature paradoxale de leur rapport : fait de calculs, de gestes publics et de piques feutrées. En conférence de presse, Meloni balaye la question : “Je sais que vous n’allez pas le croire, mais je ne m’en souviens pas.” Une pirouette pour éviter d’en dire trop, mais qui résume bien cette diplomatie de façade. Entre Rome et Paris, la méfiance reste intacte ; et dans les couloirs de Bruxelles, beaucoup voient en Meloni une femme isolée… mais jamais résignée.









