« L’argent a été dilapidé »: les habitants de cette ville sonnés de l’explosion non-justifiée de la taxe foncière
À Gandrange, petite commune de Moselle, la rentrée s’est transformée en cauchemar fiscal. Les habitants ont vu leur taxe foncière bondir de 136 %, un record national. Derrière cette hausse vertigineuse, une dette municipale mal gérée et un maire acculé, qui peine aujourd’hui à répondre à la colère de ses administrés.
Pour les quelque 3.000 habitants de Gandrange, l’augmentation de la taxe foncière est incompréhensible et insupportable. Laurent Brener, infirmier libéral et propriétaire sur la commune, témoigne : ses parents, qui payaient 856 euros l’an dernier, devront désormais s’acquitter de 1.700 euros. Une somme doublée en un an, sans qu’aucun investissement visible ne justifie un tel effort financier.
Une commune plombée par la dette
Si la situation est si tendue, c’est parce que Gandrange traîne une dette municipale de deux millions d’euros. Le maire Henri Octave aurait contracté un prêt auprès du Crédit mutuel, avant d’en souscrire un autre sans solder le premier. Résultat : un feuilleton judiciaire perdu face aux établissements bancaires et une obligation de remboursement immédiat, alourdie par des intérêts de retard conséquents.
Le sentiment d’un argent mal employé
Dans la population, le doute s’installe. Beaucoup estiment que les fonds empruntés ont été dilapidés dans des dépenses courantes, sans projets concrets ni infrastructures nouvelles. « On n’a pas construit d’hôpital ni lancé de grands travaux, l’argent a disparu », déplore Laurent Brener. Une gestion jugée opaque, qui alimente la défiance des habitants envers l’exécutif local.
Une colère qui gronde face au silence du maire
La tension monte dans la commune. Des demandes d’explications ont été adressées au maire, mais Henri Octave reste silencieux et refuse les entretiens. Un comportement qui accentue la colère des administrés, persuadés de payer le prix fort pour des erreurs de gestion qui ne leur incombent pas.
Le maire reconnaît une erreur, mais s’excuse timidement
Face aux caméras de France 3, l’élu a fini par admettre une erreur d’appréciation : « Je n’imaginais pas qu’on allait nous imposer un taux pareil », a-t-il reconnu. Il affirme avoir sollicité un étalement de la hausse sur deux ans, mais sa demande n’a pas été acceptée par la préfecture. En poste depuis trois mandats, Henri Octave se retrouve désormais sous pression, fragilisé par un dossier qui ternit son bilan politique.