La FNSEA dépose plainte contre une députée qui trouvait « légitimes » les actes de sabotage
Les tensions entre le monde agricole et les écologistes se cristallisent une nouvelle fois. La FNSEA, principal syndicat agricole français, a annoncé avoir porté plainte contre la députée écologiste de la Vienne, Lisa Belluco, à la suite de propos jugés incendiaires lors d’une manifestation à Poitiers contre la loi Duplomb.
Le 29 juin 2025, lors d’un rassemblement d’opposants à la loi Duplomb, Lisa Belluco a tenu des propos qui font aujourd’hui l’objet d’une procédure judiciaire. Elle aurait affirmé qu’il lui paraissait « légitime que des militants écologistes commettent des actes de sabotage sur des ouvrages illégaux », tout en précisant qu’elle n’appelait pas directement à le faire. Ces déclarations ont immédiatement suscité de vives réactions, notamment chez les agriculteurs déjà confrontés à des dégradations sur leurs réserves d’eau.
La plainte de la FNSEA
Estimant ces paroles inacceptables, la FNSEA a décidé de déposer plainte pour « provocation à commettre des destructions, dégradations et détériorations dangereuses pour les personnes ». « Ces propos ont meurtri les agriculteurs », a déclaré Hervé Lapie, secrétaire général du syndicat, rappelant les dégradations estivales survenues en Vendée et en Charente. Pour la FNSEA, laisser passer de tels discours reviendrait à cautionner la violence contre le monde agricole.
La défense de Lisa Belluco
La députée écologiste n’a pas souhaité s’exprimer directement, mais ses avocats, William Bourdon et Vincent Brengarth, dénoncent une manœuvre politique. Ils qualifient la plainte de « simple gesticulation médiatique » et affirment que les poursuites sont « totalement infondées ». Selon eux, cette initiative illustre davantage une instrumentalisation du débat qu’un véritable fondement juridique.
Une affaire déjà suivie par la justice
Avant même la plainte de la FNSEA, le parquet de Poitiers avait annoncé, le 16 juillet 2025, l’ouverture d’une information judiciaire. Cette enquête fait suite à un signalement du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui avait pointé une « provocation directe » aux destructions. L’affaire pourrait donc déboucher sur des suites judiciaires concrètes, renforçant la pression autour de la députée écologiste.
Un climat politique tendu
Cette affaire illustre la fracture croissante entre les syndicats agricoles et certains mouvements écologistes. Au cœur du conflit : la réintroduction de pesticides controversés et la construction de réserves d’eau pour l’irrigation, que les écologistes jugent illégales et nocives. Dans ce contexte explosif, la plainte contre Lisa Belluco s’inscrit dans une bataille plus large sur l’avenir de l’agriculture et de l’environnement en France.