«Je connais mieux la Seine-Saint-Denis que vous» : passe d’armes entre Sarah Knafo et Thomas Portes
Un échange au vitriol sur les réseaux sociaux a opposé Sarah Knafo et Thomas Portes ce mardi 2 septembre. Au centre de la polémique : la question sensible du traitement des banlieues, ravivée par une petite phrase prononcée sur CNews.
Invitée de Sonia Mabrouk, Sarah Knafo a plaidé pour une fermeté accrue vis-à-vis des quartiers populaires, affirmant qu’il fallait « remettre la banlieue dans le droit républicain ». Une déclaration qui a immédiatement fait réagir l’élu insoumis Thomas Portes. Sur X, le député de Seine-Saint-Denis a dénoncé des propos empreints de « mépris de classe », rappelant que « sans les millions de personnes qui vivent dans les banlieues, le pays ne fonctionnerait pas ».
L’offensive de Thomas Portes
Le parlementaire est allé plus loin, pointant le désengagement de l’État dans son département : « Un enfant de Seine-Saint-Denis perd sur l’ensemble de sa scolarité un an par rapport aux enfants des autres départements », a-t-il insisté. Pour lui, la priorité doit être de « faire beaucoup plus » pour les habitants, en matière d’éducation et de services publics.
La riposte cinglante de Sarah Knafo
Sur les réseaux sociaux, l’eurodéputée Reconquête n’a pas tardé à répliquer. Elle a accusé son adversaire de se tromper d’interlocuteur : « La Seine-Saint-Denis, j’en viens. J’y retourne chaque semaine puisque ma famille y vit encore. » Dans une attaque personnelle, elle l’a qualifié de « parachuté venu de l’autre bout de la France » sous l’aile de Jean-Luc Mélenchon.
Sarah Knafo a ensuite livré un témoignage personnel, évoquant ses trente années passées en Seine-Saint-Denis : « La peur au ventre dans les transports, les rackets, les cambriolages, l’islamisation », autant d’expériences qu’elle dit avoir vues s’aggraver au fil du temps.
Deux visions irréconciliables
Si les deux élus s’accordent sur la nécessité pour l’État d’agir davantage, leur divergence est totale sur les moyens. Pour Thomas Portes, il s’agit de renforcer les moyens financiers et éducatifs ; pour Sarah Knafo, l’urgence est de « rétablir l’ordre » et de mettre fin à ce qu’elle perçoit comme des privilèges injustifiés accordés à certains territoires par rapport aux campagnes.
Cet affrontement illustre une fracture politique profonde, où le récit personnel se mêle à l’idéologie. Il confirme aussi le rôle désormais central des réseaux sociaux comme champ de bataille, où chaque camp mobilise ses soutiens dans un débat hautement inflammable.