Alors que France 2 diffuse ce 24 juillet la finale d’« Intervilles », l’émission culte ressuscitée peine à convaincre. Malgré la ferveur de Nagui et sa volonté affichée de poursuivre l’aventure, le programme fait face à de vives critiques, au point que son co-créateur évoque un possible procès.

Relancée avec enthousiasme par France 2, la nouvelle version d’« Intervilles » touche déjà à sa fin, à peine quelques semaines après son retour. La finale oppose cette semaine Saint-Amand-les-Eaux, Coulanges-lès-Nevers et Gap, mais c’est hors antenne que la tension monte. Nagui, qui présente et coproduit l’émission, se dit prêt à repartir pour une saison 2. Mais l’avenir du jeu est suspendu à bien plus que les audiences, déjà jugées décevantes.

« J’en rêve, mais la décision ne dépend pas de moi », confie-t-il dans Le Parisien. Pourtant, dans l’ombre, la polémique enfle. Claude Savarit, co-créateur d’Intervilles avec Guy Lux en 1962, se dit « profondément attristé » par la version actuelle, qu’il juge totalement dénaturée.

Une déception teintée de colère

C’est dans les colonnes de Nice-Matin que Claude Savarit s’est exprimé quelques jours plus tôt, dénonçant avec virulence ce qu’il considère comme une trahison de l’esprit d’« Intervilles ». Pour lui, l’absence des vachettes, emblèmes historiques du programme, symbolise la dérive d’un concept vidé de sa substance.

« Voir des équipes ramasser des nounours, ce n’est pas sérieux. Pourquoi s’exciter pour des pauvretés pareilles ? », s’indigne-t-il. Il fustige des épreuves qu’il qualifie de « jeux de plage », loin, selon lui, des standards originels qui mêlaient humour, spectacle, et défis physiques authentiques.

« Ils n’ont même pas violé les règles, ils les ont ignorées », accuse-t-il, allant jusqu’à qualifier la production de « honteuse ». Pour Savarit, le nom même d’Intervilles est galvaudé, et il envisage désormais d’attaquer Banijay, le producteur du programme, en justice pour leur interdire d’utiliser la marque.

Nagui assume, malgré les critiques

Nagui, figure incontournable de France Télévisions et actionnaire de Banijay, n’est pas épargné par les reproches. Claude Savarit, tout en reconnaissant ses qualités d’animateur, estime que le choix de lui confier la production fut une erreur. « Il est passé à côté. Ce n’est pas son rôle », juge-t-il sévèrement.

Face à ces attaques, Nagui réagit sans se démonter. Il dit comprendre les critiques des nostalgiques, mais ne cache pas son exaspération face à la violence des commentaires parfois reçus. « J’ai l’habitude des haters. Sur N’oubliez pas les paroles, j’ai cela tous les jours depuis dix ans. Je plains simplement les gens qui crament dix minutes de leur vie pour m’insulter », répond-il.

Un avenir incertain

Pour l’heure, France 2 ne s’est pas encore prononcée sur une éventuelle deuxième saison. Entre les audiences modestes, les tensions juridiques potentielles et les critiques internes à la profession, l’émission renaît dans un climat bien plus tendu que festif.

Loin de l’esprit bon enfant qui a fait le succès d’« Intervilles », cette version 2025 pourrait bien ne rester qu’une tentative avortée de résurrection. À moins que, malgré tout, une nouvelle formule plus respectueuse de l’originale ne voie le jour.