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Il n’est plus supportable de faire des économies sur le dos des plus précaires

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Dans un contexte d’économies drastiques, les coupes budgétaires frappent une fois encore les mêmes : les plus vulnérables. Entre stagnation des minimas sociaux, précarisation de l’emploi et promesses politiques sans lendemain, le creusement des inégalités s’accélère en silence, attisant des colères que certains récupèrent sans vergogne.

Alors que l’heure est à la rigueur budgétaire, les secteurs vitaux comme la santé, l’éducation et la culture se retrouvent une fois de plus en première ligne. Rien de nouveau sous le soleil austère de la gestion publique. Mais un constat s’impose, de plus en plus difficile à ignorer : les efforts demandés ne sont pas équitablement répartis. Si les finances publiques exigent des choix difficiles, pourquoi sont-ce toujours les plus précaires qui en paient le prix fort ?

Le niveau de vie des plus modestes progresse bien plus lentement que celui des plus riches, et les derniers indicateurs d’inégalités le confirment : jamais depuis trente ans les écarts n’ont été aussi prononcés. Pourtant, on feint encore de s’étonner de voir certains électeurs se tourner vers l’extrême droite, qui, fidèle à sa rhétorique, promet des solutions simplistes et gratuites. Face à un abandon institutionnel, certains cherchent un coupable, d’autres un sauveur.

Prestations sociales gelées, appauvrissement organisé

L’annonce d’une « année blanche » sur les prestations sociales a sonné comme un couperet. Le gel du montant des minimas sociaux, associé au maintien des seuils d’attribution, revient à une baisse déguisée du pouvoir d’achat des plus fragiles. Dans un contexte d’inflation persistante, cette mesure aggrave leur quotidien. Les aides ne suivent plus la réalité du terrain.

À cela s’ajoute une nouvelle réforme de l’assurance chômage en préparation, à peine deux ans après la précédente. Au menu : réduction de la durée des droits, durcissement des critères d’éligibilité, et incitation à reprendre n’importe quel emploi, quel qu’en soit le salaire ou la qualité. Une mécanique qui, en bout de chaîne, institutionnalise la précarité plutôt que de la combattre.

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Promesses politiques et procrastination stratégique

Face à la montée des critiques, le Premier ministre, qui a pourtant occupé pendant cinq ans le poste de Haut-Commissaire au plan – poste censé anticiper les enjeux majeurs, dont la pauvreté –, a récemment promis de confier une mission de réflexion au Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Objectif : élaborer un plan sur dix ans pour faire reculer la pauvreté. Une intention louable, mais une méthode qui interroge.

Un “objectif oral”, sans calendrier contraignant, sans budget annoncé, et dans un contexte politique déjà saturé par les échéances à venir. Municipales, présidentielle, et peut-être même remaniement ministériel imminent : l’engagement a tout d’une manœuvre dilatoire. Un rapport de plus pour les tiroirs, un affichage sans action, pendant que la pauvreté, elle, gagne du terrain.

Un climat social délétère, des fractures béantes

Pendant que l’exécutif tergiverse, le quotidien des plus précaires s’alourdit. Notre reportage dans le Finistère, au plus près des personnes concernées, en témoigne : les dispositifs de contrôle se multiplient, les aides se font plus conditionnelles, plus rares, plus humiliantes. Une “chasse aux pauvres” qui ne dit pas son nom, mais qui fait sentir son effet.

Le risque ? Un éclatement du lien social. Car les inégalités croissantes ne sont pas seulement une injustice économique : elles alimentent un ressentiment sourd, une défiance démocratique, et une polarisation qui menace la cohésion du pays. Face à cela, le statu quo n’est pas neutre : il est complice.

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Une urgence sociale masquée derrière les chiffres

Le débat budgétaire peut occulter la réalité humaine. Faire des économies ne peut se faire sans conscience des conséquences. Car ce sont des vies que l’on rend plus dures, des perspectives que l’on assombrit, des enfants que l’on condamne à commencer leur vie dans le manque. Lutter contre la pauvreté ne devrait pas être un slogan creux, mais une politique concrète, urgente, structurée.

En l’absence de mesures fortes, cohérentes et durables, le pays continuera de se diviser entre ceux qui décrochent et ceux qui détournent le regard. Et les fractures, sociales et politiques, continueront de se creuser, en silence… ou en colère.

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