Elle avait 101 ans… Cette icône du cinéma français a vécu les dernières années de sa vie dans un Ephad composé de deux châteaux
Elle fut l’un des visages les plus emblématiques du cinéma français. Micheline Presle, disparue en février 2024 à l’âge de 101 ans, a connu une carrière d’une longévité rare, mais aussi une fin de vie empreinte de sérénité, dans un lieu à la mesure de sa passion pour les arts : la Maison nationale des artistes de Nogent-sur-Marne.
Née le 22 août 1922, Micheline Presle a marqué plusieurs générations de cinéphiles. De Falbalas à Le Diable au corps, en passant par la série culte Les Saintes Chéries, elle a traversé les époques avec une élégance intemporelle. Sa carrière s’est prolongée jusque dans les années 2000, notamment devant la caméra de sa fille, la cinéaste Tonie Marshall, avec laquelle elle a collaboré sur Vénus Beauté (Institut) (1999) ou encore Tu veux ou tu veux pas (2014). La mort prématurée de sa fille en 2020, à seulement 68 ans, a profondément marqué la fin de sa vie.
La Maison nationale des artistes : un cadre unique
C’est à Nogent-sur-Marne que Micheline Presle a choisi de vivre ses dernières années. Installée dans l’EHPAD culturel de la Maison nationale des artistes, elle a évolué dans un environnement entièrement dédié à la création et à la mémoire artistique. L’établissement, composé de deux châteaux Smith-Champion entourés d’un parc de dix hectares, accueille peintres, écrivains, musiciens et comédiens dans une atmosphère propice à l’échange et à la transmission.
Une résidence pensée pour la création
Fondée après la Seconde Guerre mondiale grâce au legs des sœurs Madeleine et Jeanne Smith, la Maison nationale des artistes propose un cadre de vie hors du commun. Les résidents y disposent d’ateliers de peinture et de dessin, de pianos, d’une salle de conférences et d’un programme culturel riche : concerts, lectures, projections et expositions rythment leur quotidien. Pour Micheline Presle, amoureuse du cinéma et de l’image, ce lieu représentait une continuité naturelle avec son parcours artistique.
Une reconnaissance tardive mais méritée
En 2004, Micheline Presle avait reçu un César d’honneur, saluant l’ensemble de sa carrière. Émue aux larmes et soutenue par sa fille Tonie, elle avait déclaré devoir sa longévité artistique à la jeunesse des cinéastes qui l’avaient intégrée à leurs projets. « Le cinéma est sans aucun doute la plus belle histoire de ma vie », confiait-elle alors, résumant en une phrase l’intensité d’une passion jamais démentie.
Une vie dédiée aux arts jusqu’au bout
La disparition de Micheline Presle a marqué la fin d’une époque, mais son héritage demeure. Actrice discrète mais magnétique, elle a traversé un siècle d’histoire culturelle en restant fidèle à sa curiosité et à son amour des images. Dans le silence raffiné de Nogent-sur-Marne, entourée d’art et de mémoire, elle s’est éteinte comme elle avait vécu : en artiste.