Delphine Jubillar : « Une déchetterie », rouille, humidité, câbles dénudés… les images de sa maison sont à glacer le sang
Le procès de Cédric Jubillar, accusé de l’homicide de son épouse Delphine, se poursuit aux assises du Tarn.
Septième jour d’audience ce 1er octobre, l’affaire continue de révéler des éléments sur le quotidien du couple, leurs difficultés financières, mais aussi l’environnement dans lequel ils vivaient. Delphine Jubillar, infirmière et mère de famille, a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Elle avait quitté le domicile conjugal avec son téléphone portable pour seule compagnie, sans laisser de trace. À l’époque, elle projetait de se séparer de son mari et entretenait une relation extraconjugale avec un homme surnommé « l’amant de Montauban », adepte de pratiques BDSM. Depuis, les enquêteurs privilégient la piste d’un homicide, et c’est son mari, Cédric Jubillar, qui comparaît aujourd’hui devant la justice.
Témoignages sur la vie quotidienne de Delphine
À la barre, plusieurs personnes de l’entourage professionnel et personnel de Delphine ont été entendues. Une institutrice a rappelé que c’était elle, et non Cédric, qui s’occupait des enfants à l’école, soulignant une présence maternelle constante. La DRH de la clinique où elle travaillait a décrit une salariée investie et appréciée, mais confrontée à des difficultés financières récurrentes, marquées par des saisies sur salaire pour impôts, amendes et taxes. Déterminée à s’en sortir, Delphine n’hésitait jamais à accepter des heures supplémentaires.
Une maison décrite comme insalubre
Au cours de l’enquête, les gendarmes ont découvert un logement très dégradé, loin de l’image d’une maison familiale accueillante. Déchets, matériaux de construction abandonnés, seaux rouillés et désordre général donnaient l’impression d’un chantier inachevé ou d’une déchetterie. Certains voisins ont confirmé que la maison paraissait « abandonnée », tandis qu’une amie de Delphine a confié avoir été choquée par l’état des lieux, rappelant que l’infirmière était de nature ordonnée.
L’avocat de Cédric Jubillar, maître Jean-Baptiste Alary, a tenté de minimiser ces constats. Pour lui, le désordre de la maison n’est pas un indice pertinent : « Ils sont bordéliques, et alors ? Ce sont des gens modestes, ils n’avaient pas les moyens de payer un architecte pour finir leur maison », a-t-il plaidé dans les colonnes du Point. L’objectif : dissocier la misère matérielle du couple de la gravité des accusations portées contre son client.