Quatre ans après la disparition de Delphine Jubillar, le mystère reste entier. Le procès de son mari, Cédric Jubillar, accusé du meurtre de l’infirmière tarnaise, doit s’ouvrir le 22 septembre à Albi.

Entre zones d’ombre, incohérences et indices circonstanciels, les enquêteurs pensent avoir réuni assez d’éléments pour justifier son renvoi devant les assises. Depuis la nuit du 15 au 16 décembre 2020, Delphine Jubillar n’a plus jamais donné signe de vie. Malgré l’absence de corps, de scène de crime et de preuve matérielle, la justice estime que les indices convergent vers Cédric Jubillar. Placé en détention provisoire en juin 2021, le plaquiste de 37 ans clame son innocence et dénonce une enquête biaisée.

Des paroles troublantes au lendemain du drame

Dès le 16 décembre, certaines déclarations du mari de Delphine attirent l’attention. Selon La Dépêche, il aurait confié à une amie : “J’ai grillé Delphine”, après avoir découvert un message que son épouse venait d’envoyer à son amant de Montauban. Un détail lourd de sens pour les enquêteurs, qui y voient la preuve d’une rupture imminente et d’un mobile possible.

Un couple au bord de l’implosion

Delphine envisageait un divorce et projetait de refaire sa vie avec son compagnon rencontré quelques mois plus tôt. Si Cédric connaissait les infidélités de sa femme, il aurait pris conscience ce soir-là de la détermination de Delphine à le quitter. Leur relation, marquée par les tensions et les rancunes, aurait alors atteint un point de non-retour.

Des incohérences dans la nuit du 15 au 16 décembre

Le comportement numérique du plaquiste intrigue également. Les analyses révèlent qu’il s’est connecté en pleine nuit sur le site de rencontres Badoo, avant d’appeler les gendarmes pour signaler la disparition de son épouse. Moins de trois heures plus tard, il jouait à un jeu en ligne, dépensant des centaines d’euros, alors que Delphine était officiellement introuvable.

Une attitude scrutée après la disparition

Dans les mois qui ont suivi, l’attitude de Cédric Jubillar a encore renforcé les soupçons. Son investissement limité dans les recherches, son manque d’émotion lors des battues, et ses relations amoureuses entamées rapidement après la disparition de Delphine sont pointés comme des indices de désinvolture. Pour les juges, ces éléments confortent l’hypothèse d’une implication.

Vers un face-à-face judiciaire décisif

Le procès d’Albi promet d’être l’un des plus médiatisés de l’année. Il devra répondre à une question centrale : ces indices suffisent-ils à établir la culpabilité de Cédric Jubillar, ou relèvent-ils de simples coïncidences troublantes ? La défense, quant à elle, continuera de plaider l’absence totale de preuves matérielles.