La campagne pour la législative partielle dans la 5ᵉ circonscription des Français de l’étranger illustre à elle seule les tensions persistantes au sein de la gauche française.

Si le Parti socialiste a officiellement appelé à soutenir la candidate insoumise qualifiée au second tour, Carole Delga a publiquement exprimé son refus, révélant une fracture interne qui ne cesse d’alimenter les polémiques.

Le premier tour a laissé place à un affrontement clair : Martha Peciña (LFI), qualifiée avec 15,8 % des voix, affrontera Nathalie Coggia, candidate de Renaissance, le 12 octobre. Derrière cet affrontement se cache un enjeu de taille : la capacité de la gauche à maintenir une unité fragile face à la majorité présidentielle. Le Parti socialiste, par la voix de son secrétaire général Pierre Jouvet, a annoncé son soutien à la candidate insoumise, considérée comme « la candidate du NFP » (Nouveau Front Populaire).

La dissidence de Carole Delga

Mais cette ligne officielle ne fait pas l’unanimité. Sur Sud Radio, Carole Delga, présidente de la région Occitanie, a refusé d’apporter son soutien à LFI, déclarant : « Je suis une femme de gauche, mais j’ai des désaccords majeurs avec LFI. » Elle a précisé qu’elle ne soutenait pas non plus la candidate macroniste, créant ainsi un vide politique dans sa prise de position. Delga, déjà connue pour son opposition à la Nupes en 2022, estime que la décision de soutien n’a pas été tranchée démocratiquement au sein du PS.

Vives réactions chez les insoumis

Du côté de La France insoumise, la réaction ne s’est pas fait attendre. Jean-Luc Mélenchon a dénoncé une “méthode qui détruit la gauche”, réclamant une clarification d’Olivier Faure. Manuel Bompard a lui aussi fustigé cette prise de position, y voyant une dérive du Parti socialiste s’il venait à « ne pas choisir entre la gauche et la macronie ». L’épisode met en lumière une fois de plus la difficulté des forces de gauche à parler d’une seule voix.

La ligne officielle du Parti socialiste confirmée

Malgré cette cacophonie, Pierre Jouvet a confirmé auprès du HuffPost que la ligne officielle du PS est bien de soutenir Martha Peciña au second tour. La Fédération des Français de l’étranger a publié un communiqué en ce sens, insistant sur la nécessité de barrer la route aux forces de droite et d’extrême droite et de défendre les acquis sociaux et environnementaux.

Le ralliement du candidat PS éliminé

Guillaume Horn, le candidat socialiste éliminé au premier tour, a lui aussi pris position sans ambiguïté. Il appelle à voter pour Martha Peciña, qu’il dit connaître et apprécier. Ironie du sort, Horn n’était pas un fervent partisan de l’union avec LFI, ayant soutenu Nicolas Mayer-Rossignol lors du dernier congrès du PS, aux côtés… de Carole Delga. Un rappel qui souligne à quel point les divergences idéologiques et stratégiques continuent de fracturer la gauche.