C à vous : après sa prise de bec avec Rachida Dati, Patrick Cohen tient sa revanche et elle est assaisonnée
L’affrontement entre Rachida Dati et le service public de l’audiovisuel prend un tournant politique. Après une réforme rejetée à l’Assemblée nationale, la ministre de la Culture doit faire face à une contestation croissante, sur fond de tensions médiatiques et de polémiques persistantes.
Lundi 30 juin 2025, Rachida Dati a essuyé un revers symbolique et politique de taille. La réforme de l’audiovisuel public qu’elle portait depuis plusieurs semaines a été sèchement rejetée par l’Assemblée nationale. Une coalition inattendue entre la gauche et le Rassemblement national a suffi à faire tomber le texte, fragilisant la ministre dans son rôle. Ce rejet sonne comme un désaveu cinglant pour celle qui ambitionnait de marquer son passage rue de Valois par une réforme emblématique.
Le rappel musclé de Patrick Cohen
Quelques heures plus tard, le journaliste Patrick Cohen est revenu sur cet épisode dans C à vous, sur France 5. Dans un éditorial incisif, il a décrit le rejet du texte comme l’échec d’ »une quête de trophée politique », rapidement mise en échec par des forces politiques antagonistes. Plus encore, il a pointé le double discours de Rachida Dati, dont la prise de parole à l’Assemblée se voulait soudainement plus apaisée et consensuelle.
Une posture adoucie, jugée peu convaincante
Face aux députés, la ministre a tenté de minimiser l’enjeu personnel du texte, déclarant que « cette réforme n’est pas la réforme de Rachida Dati ». Elle a également dénoncé les « caricatures » et « attaques violentes » dont elle se dit victime. Mais le ton contrastait avec ses récentes déclarations médiatiques, beaucoup plus offensives. Pour Patrick Cohen, ce changement de registre est apparu peu crédible : « Rachida Dati qui se pose en victime », a-t-il résumé avec ironie.
Le souvenir d’une confrontation explosive sur France 5
Cette critique de Patrick Cohen résonne d’autant plus fort que leur précédente rencontre, le 18 juin sur le plateau de C à vous, avait marqué les esprits. Interrogée sur les révélations de Complément d’enquête, la ministre s’était montrée menaçante à l’égard du journaliste, évoquant un possible recours à l’article 40 pour harcèlement. Un échange tendu qui avait contraint France Télévisions à défendre ses équipes, mettant en lumière les tensions croissantes entre la ministre et les médias publics.
Une attaque frontale du camp socialiste
L’intervention d’Emmanuel Grégoire, député socialiste, a cristallisé le malaise. Il n’a pas hésité à rappeler les propos tenus par Rachida Dati à l’encontre de France Inter, qu’elle avait qualifiée de « repère de CSP+ », ou ses accusations à l’égard de journalistes soupçonnés d’avoir « payé des témoins à charge ». Pour lui, ces attaques relèvent plus d’une logique de vengeance personnelle que d’une vision culturelle. Il l’a accusée de mépriser l’audiovisuel public et de chercher à le centraliser pour mieux le contrôler.
Une réforme compromise et un climat délétère
Malgré ce revers, le projet de réforme n’est pas totalement enterré. Le texte devrait repartir en deuxième lecture au Sénat. Mais l’ambiance est lourde, et la ministre de la Culture semble isolée, tant sur le plan parlementaire que dans sa relation avec les journalistes du service public. Son initiative, loin de rassembler, semble désormais symboliser les fractures entre pouvoir politique et médias.