Bordeaux : La chanteuse Chantal Goya et son mari condamnés à verser 2,18 millions au Crédit municipal
La chanteuse Chantal Goya et son mari Jean-Jacques Debout se retrouvent au cœur d’un feuilleton judiciaire. Condamnés à rembourser un emprunt colossal contracté en 2018 auprès du Crédit municipal de Bordeaux, ils contestent une décision qui illustre les dérives des prêts risqués octroyés à l’époque.
En 2018, le couple fait face à une dette de 1,65 million d’euros envers le Trésor public. Pour l’honorer, ils contractent un prêt de 2,215 millions d’euros sur cinq ans auprès du Crédit municipal de Bordeaux. L’unique garantie avancée repose alors sur les droits Sacem de Jean-Jacques Debout, dont la carrière a pourtant perdu de sa vigueur depuis plusieurs années. Ce montage financier, jugé fragile dès l’origine, s’inscrivait dans une politique contestée du Crédit municipal entre 2017 et 2020.
Une condamnation lourde de conséquences
Le 19 août dernier, le tribunal de Paris a condamné Chantal Goya et Jean-Jacques Debout à rembourser 2,18 millions d’euros à l’organisme prêteur. La décision est exécutoire, bien que le couple ait fait appel. Cette condamnation repose sur la validité du prêt, la justice estimant que les emprunteurs avaient été correctement informés et accompagnés dans leurs choix.
Une défense rejetée par les juges
Les artistes affirment n’avoir pas été suffisamment avertis des risques encourus. Ils soutiennent avoir été entraînés dans un processus mal encadré, reposant sur des promesses difficiles à tenir. Mais le tribunal a rejeté cet argument, rappelant que le couple était assisté à l’époque par un spécialiste en droit économique et par un courtier en financement, ce qui suppose une compréhension claire de l’opération.
Un contexte bancaire controversé
L’affaire intervient alors que le Crédit municipal de Bordeaux est critiqué pour sa politique passée de prêts à haut risque. Entre 2017 et 2020, l’organisme a multiplié les emprunts accordés sans garanties suffisantes, fragilisant sa propre stabilité. L’affaire Goya-Debout en devient une illustration emblématique, mêlant fragilité financière des artistes et manque de prudence du prêteur.
Un avenir judiciaire incertain
Si l’appel du couple est en cours, la décision actuelle les oblige à régler immédiatement la somme due, une situation financière délicate pour deux artistes dont les revenus ne sont plus ceux de leurs années de gloire. Cette affaire pose une question plus large : celle de la responsabilité partagée entre des emprunteurs fragilisés et des établissements bancaires prompts à prendre des risques excessifs.