Plus d’une décennie après la disparition tragique de Krisztina Rády, le passé de Bertrand Cantat ressurgit avec fracas. Une nouvelle enquête vient d’être ouverte, relançant les interrogations autour de l’ancien chanteur de Noir Désir, déjà condamné pour la mort de Marie Trintignant.

C’est un rebondissement judiciaire qui pourrait bouleverser l’avenir de Bertrand Cantat. Quinze ans après la mort de Krisztina Rády, la justice bordelaise rouvre le dossier pour « violences volontaires par conjoint ou concubin ». L’autrice, retrouvée pendue à son domicile en janvier 2010, vivait de nouveau avec Cantat depuis sa libération de prison trois ans plus tôt. Quatre précédentes enquêtes avaient été classées sans suite, mais cette fois, de nouveaux éléments pourraient tout faire basculer.

Le déclic ? La diffusion sur Netflix de la série-documentaire De Rockstar à tueur : le cas Cantat, diffusée en mars 2025. C’est à la suite du visionnage de ce programme que le parquet de Bordeaux a décidé de rouvrir l’enquête. Une décision inédite, nourrie non pas par les images du documentaire mais par des témoignages recueillis hors caméra.

Des témoignages glaçants et inédits

La journaliste Anne-Sophie Jahn, coréalisatrice du documentaire, affirme détenir des preuves inédites et troublantes. Invitée sur franceinfo le 24 juillet, elle a révélé l’existence de plusieurs témoignages accusant Cantat d’avoir exercé des violences sur Krisztina Rády. « Ce sont des récits précis, détaillés et très inquiétants sur son comportement à son égard », explique-t-elle.

Ces déclarations n’apparaissent pas dans la série pour des raisons de protection des sources, mais pourraient être transmises à la justice dans le cadre de l’enquête. L’ombre des violences psychologiques et physiques plane à nouveau sur l’ex-chanteur, déjà lourdement condamné pour le meurtre de Marie Trintignant en 2003.

Une histoire personnelle marquée par la tragédie

L’histoire entre Bertrand Cantat et Krisztina Rády est complexe, entre amour, séparation et retour sous le même toit après la prison. Le couple s’était marié en 1997, donnant naissance à deux enfants : Milo et Alice. Mais en 2002, Cantat quitte sa femme enceinte pour entamer une liaison avec Marie Trintignant, une idylle qui s’achèvera dans la tragédie.

Condamné à huit ans de prison, Cantat est libéré en 2007 pour bonne conduite et retrouve Krisztina, qui accepte de l’héberger avec leurs enfants. Cette cohabitation post-prison, jamais vraiment éclaircie publiquement, s’est terminée en 2010 par le suicide de la mère de famille, retrouvée pendue dans son domicile bordelais.

La question demeure : dans quel climat vivait-elle, et que s’est-il réellement passé dans l’intimité du foyer ?

L’après Noir Désir, entre silence et scandale

Depuis la dissolution du groupe Noir Désir en 2010, Bertrand Cantat a tenté un retour progressif sur la scène musicale, avec un succès mitigé et des polémiques constantes. Sa réapparition dans l’espace médiatique est systématiquement accompagnée de protestations de militantes féministes et d’une opinion publique divisée.

Le passé judiciaire du chanteur continue de hanter sa trajectoire. Et cette nouvelle enquête, relancée par une série documentaire, ravive les blessures et les soupçons jamais refermés autour de la mort de Krisztina Rády.

Une affaire relancée, une figure publique fragilisée

Ce retour dans la lumière judiciaire marque une étape déterminante. Si les nouveaux témoignages s’avèrent solides, Bertrand Cantat pourrait être convoqué de nouveau devant les tribunaux, cette fois pour des faits supposés commis contre une deuxième femme de sa vie.

Dans un contexte sociétal de plus en plus attentif aux violences conjugales, ce possible second dossier judiciaire pourrait bien sceller définitivement le destin public et artistique d’un homme dont le nom reste associé à deux drames irrémédiables.