Un simple dîner familial s’est transformé en escroquerie rocambolesque dans un restaurant gallois, révélant l’impudence d’une famille habituée à fuir l’addition. Au centre du scandale : un enfant abandonné en gage, un restaurateur désemparé et une communauté en colère, solidaire face à une injustice choquante.

Ce vendredi 19 avril 2024, au restaurant Bella Ciao à Port Talbot, la soirée s’annonçait paisible. Mais pour Tyrone Reese, le gérant de l’établissement, le cauchemar n’était qu’à ses débuts. Huit convives, visiblement sans complexes, avaient commandé des mets coûteux, accumulant une note salée de 329 livres sterling. Steaks T-bone, plats raffinés, pas moins de quinze bouteilles de boissons non alcoolisées : rien n’était trop beau pour cette table qui, au fil du repas, suscitait tout de même la méfiance.

La femme du restaurateur, attentive, avait déjà noté un comportement troublant : les assiettes revenaient à moitié pleines. Une habitude étrange pour des clients qui semblaient pourtant vouloir profiter sans retenue du menu le plus onéreux. Le doute s’installait, mais la suite allait confirmer leurs craintes.

Un enfant laissé en « gage » contre une addition impayée

Lorsque le moment de régler l’addition arrive, la mère de famille présente une carte bancaire… refusée à plusieurs reprises. Loin de s’en inquiéter, elle adopte une stratégie aussi osée qu’inattendue : elle propose de laisser son fils au restaurant pendant qu’elle part chercher une autre carte.

Mais elle ne reviendra jamais. Pire encore, le garçon, resté seul, reçoit un appel mystérieux quelques minutes plus tard… puis disparaît à son tour. Le restaurateur comprend trop tard qu’il vient d’être victime d’une escroquerie bien rodée. « Mon fils a voulu le rattraper, mais je l’en ai empêché », a-t-il confié, encore sous le choc.

Une famille déjà connue des restaurateurs de la région

La surprise laisse vite place à l’indignation. En consultant le numéro laissé par la cliente, Tyrone Reese découvre qu’il s’agit d’un faux. Il décide alors de publier des images des clients sur les réseaux sociaux, et la vidéo devient virale, dépassant les 12 millions de vues. Un tel écho attire l’attention d’autres restaurateurs, qui reconnaissent immédiatement la famille : ils auraient déjà été floués de la même manière.

Ce comportement frauduleux semble donc récurrent. En quelques heures, une vague de soutien se lève sur la toile. Le Bella Ciao, devenu symbole d’injustice, reçoit un afflux impressionnant de réservations : 40 tables le vendredi, 120 le samedi. Un élan qui réchauffe le cœur du restaurateur : « Ce n’est pas l’argent qui m’a ému, mais la solidarité », a-t-il déclaré avec émotion.

Une impunité qui agace, une justice qui tarde

Malgré les preuves et les témoignages, les auteurs du délit restent introuvables. La lenteur de la police dans cette affaire laisse un goût amer. « Je ne comprends pas comment ils peuvent s’en tirer. Je paye mes impôts pour ça, et je me sens impuissant », s’indigne Tyrone Reese. À ce jour, aucune arrestation n’a été effectuée, alors même que la famille encourt jusqu’à deux ans de prison pour escroquerie.