Une nouvelle étape s’ouvre pour les patients souffrant d’apnée du sommeil : une technologie innovante, désormais remboursée, offre enfin une alternative aux traitements classiques souvent mal tolérés.

Réservée à des profils bien définis, elle pourrait changer la vie de milliers de personnes menacées par les complications cardiovasculaires de cette maladie silencieuse.

Pour accéder à ce traitement, certaines conditions médicales sont indispensables. Les candidats doivent présenter un indice de masse corporelle inférieur à 32 et avoir échoué avec les prises en charge traditionnelles, comme la pression positive continue (PPC) ou les orthèses d’avancée mandibulaire.
Ces critères stricts permettent de s’assurer que la stimulation du nerf hypoglosse, technique encore récente, profite réellement à ceux qui n’ont plus d’autres options thérapeutiques efficaces. C’est une avancée d’autant plus importante que l’apnée du sommeil expose à un risque accru d’hypertension, d’accidents vasculaires ou d’insuffisance cardiaque.

Une implantation réalisée sous contrôle spécialisé

Le dispositif est posé au bloc opératoire, par un chirurgien ORL, sous anesthésie générale. L’implant nécessite ensuite un mois de cicatrisation avant d’être activé.
À ce stade, un médecin du sommeil procède à des réglages personnalisés, afin d’adapter précisément l’intensité et le rythme de stimulation. L’objectif : maintenir les voies respiratoires ouvertes pendant la nuit grâce à l’activation contrôlée du nerf hypoglosse, qui entraîne une meilleure tonicité de la langue et évite les obstructions.

Une alternative inédite pour les cas modérés à sévères

Cette technologie répond à un manque criant, comme le souligne le Dr Abdel Latif El Hallak, médecin du sommeil et cardiologue à l’Institut Cœur Paris Centre – Clinique Turin :
« De nombreux patients restaient sans solution, alors que les conséquences cardiovasculaires de l’apnée du sommeil peuvent être graves. La stimulation du nerf hypoglosse est la première alternative remboursée pour les patients modérés à sévères qui ne peuvent utiliser les traitements traditionnels. Il s’agit d’une avancée majeure pour ces patients à haut risque. »
Pour eux, souvent en impasse thérapeutique, cette option constitue une véritable bouffée d’oxygène.