Annoncé en janvier 2025, le nouveau dispositif RSA impose aux allocataires de s’engager dans une activité hebdomadaire pour favoriser leur insertion professionnelle. Mais des témoignages récents soulignent des failles dans son application, soulevant des interrogations sur l’efficacité réelle et le contrôle de ce système pensé avec France Travail.

En début d’année, le gouvernement avait annoncé que le RSA serait désormais conditionné à 15 à 20 heures d’activités hebdomadaires, censées accompagner les allocataires vers un retour à l’emploi. Cette mesure, élaborée avec France Travail, avait provoqué de vives polémiques. Ses détracteurs y voyaient une stigmatisation accrue des travailleurs précaires, craignant qu’elle ne pèse surtout sur les plus fragiles sans apporter de véritables solutions structurelles.

Un témoignage révélateur d’un manque de contrôle

Stéphane, auditeur de l’émission Estelle Midi sur RMC, a récemment partagé l’histoire de sa fille de 19 ans, bénéficiaire du RSA malgré son jeune âge. Après avoir échoué à trouver un employeur pour sa formation, la jeune femme est restée sans activité et touche aujourd’hui 580 euros par mois.

“Elle vit encore chez nous, sans charge, et elle ne fait pratiquement rien pour remplir les conditions”, explique son père. Il souligne l’absence totale de vérification : « La seule chose qu’elle fait, c’est brosser le cheval de la voisine une heure par mois. »

Des activités minimales comptabilisées comme obligations

Selon ce témoignage, même des actions mineures, comme une heure de sport personnel, sont prises en compte pour valider les obligations d’activité. Stéphane regrette que cette flexibilité décourage sa fille à chercher un emploi sérieux. « Plus elle en fait peu, moins elle a envie d’en faire », confie-t-il. Pour ce père, le système actuel ne motive pas les jeunes allocataires à s’insérer durablement, ce qui va à l’encontre des objectifs affichés par la réforme.

Le RSA à 19 ans : une possibilité sous conditions

Bien que rare, il est possible de bénéficier du RSA dès 18 ans grâce au dispositif « RSA Jeune Actif ». Cette allocation s’adresse aux 18-25 ans sans enfant à charge qui justifient de 3 214 heures d’activité professionnelle (deux années à temps plein) au cours des trois dernières années précédant leur demande. Les périodes de chômage indemnisé peuvent également être comptabilisées, dans la limite de six mois supplémentaires. Mais, dans le cas de la fille de Stéphane, le versement du RSA semble avoir été accordé sans contrôle strict, révélant une faille dans un système censé être rigoureux.