Julia Clark pensait vivre une parenthèse ensoleillée en Égypte avec sa famille. Ce voyage allait pourtant bouleverser sa vie d’épouse et de mère. Huit ans plus tard, elle raconte avec franchise un amour inattendu, une rupture douloureuse, et le prix élevé de ses choix. Un récit entre passion, regrets et reconstruction.

En août 2016, Julia, 53 ans, pose ses valises en Égypte avec son mari Peter et leurs trois enfants. À l’époque, cela fait déjà 15 ans qu’elle partage sa vie avec cet homme bon et dévoué, père aimant de James, Melissa et Amelia. Pourtant, derrière les apparences sereines de cette famille soudée, Julia ressent une solitude croissante et une forme d’usure dans son couple. « Notre relation stagnait. Nous étions là l’un pour l’autre, mais surtout pour les enfants », confie-t-elle.

Un simple échange au bord de la piscine va faire vaciller cet équilibre. Un employé de l’hôtel, Ahmed, l’aborde brièvement. Ce geste anodin prendra tout son sens quelques semaines plus tard, lorsqu’il la recontacte sur Facebook. Commence alors une série de conversations banales… puis de plus en plus intimes.

Une liaison virtuelle qui prend une tournure inattendue

En octobre 2016, Julia entame un dialogue régulier avec Ahmed. Elle trouve en lui une oreille attentive, notamment lors d’épreuves personnelles. Le lien s’intensifie et finit par basculer dans la romance. Après trois mois d’échanges, Ahmed avoue ses sentiments. Julia, encore mariée, se sent tiraillée. Mais face à un mari qui semble résigné, elle finit par céder à ses émotions. « Peter m’a dit que je pouvais partir si je voulais une autre vie », se souvient-elle.

En mars 2017, Julia engage une procédure de divorce. Elle attendra cependant qu’Ahmed, lui aussi marié, se sépare avant de le rencontrer. En septembre 2018, elle retourne en Égypte pour un séjour de douze jours : la magie opère immédiatement, et Ahmed la demande en mariage.

Un choix de cœur… aux conséquences irréversibles

En 2020, Julia prend une décision radicale : elle quitte l’Angleterre pour s’installer définitivement au Caire. Elle laisse derrière elle ses enfants, sa maison, ses repères. Un choix qu’elle décrit comme un « arrachement », bien que motivé par l’amour. Après seulement 12 jours, elle épouse Ahmed selon la loi islamique.

Mais la lune de miel sera de courte durée. Très vite, Ahmed change. Il se montre distant, refuse les marques d’affection en public, disparaît sans explication pendant des heures. L’anxiété de Julia grandit. En février 2022, le couperet tombe : Ahmed souhaite épouser une Égyptienne pour avoir des enfants, car Julia est ménopausée.

L’implosion du rêve et le retour au pays

Cette révélation fracasse Julia. Elle se souvient : « Il m’avait toujours dit qu’il n’avait pas besoin d’enfants, qu’il ne voulait pas d’autre femme. » Leur contrat de mariage interdisait la polygamie sans son consentement. Elle refuse catégoriquement. Le couple se délite rapidement. En juillet 2022, Ahmed quitte l’appartement. Le divorce est prononcé deux mois plus tard.

Après une période de va-et-vient entre l’Égypte et le Royaume-Uni, Julia revient définitivement vivre à Lincoln début 2024. Elle y retrouve ses enfants, même si les liens ont changé. « J’ai l’impression d’avoir gâché six ans de ma vie », confesse-t-elle avec amertume.

Un avenir incertain, mais un espoir intact

Julia tente aujourd’hui de se reconstruire. Si une réconciliation avec Peter semble exclue, elle reconnaît avoir rencontré un autre homme, égyptien lui aussi, plus proche de son âge. Mais la confiance est fragile, érodée par la déception passée.

« Je doute parfois de ses sentiments. J’ai peur de revivre ce que j’ai traversé. » Julia garde cependant une lueur d’espoir : celle de mériter encore un amour sincère, sans illusion ni sacrifice. Et d’avoir enfin la liberté d’exister pour elle-même, après des années à vivre pour les autres.