10 septembre: 295 interpellations dans tout le pays, des tensions dans plusieurs villes
La mobilisation nationale « Bloquons tout », lancée ce mercredi matin, a semé le désordre dans plusieurs villes françaises, particulièrement à Paris et sa périphérie.
Entre blocages de routes, affrontements et tentatives d’intrusion, plus de 180 personnes ont été interpellées dans la capitale selon la police, sur un total de 295 en France à la mi-journée. Selon la préfecture de police, 183 personnes ont été interpellées à Paris et dans sa banlieue dès les premières heures. Sur l’ensemble du territoire, les autorités recensaient déjà 295 arrestations à la mi-journée. Pour encadrer ce mouvement annoncé, près de 80 000 forces de l’ordre étaient mobilisées, dont 6 000 policiers et gendarmes dans la capitale. Cette forte présence visait à éviter une paralysie complète du réseau routier et des infrastructures.
Blocages matinaux et tensions sur le périphérique
Dès l’aube, une centaine de jeunes militants autonomes ont bloqué un dépôt de bus dans le XVIIIe arrondissement avant de se diriger vers le périphérique, porte de Clignancourt, qu’ils ont brièvement paralysé. Porte de la Chapelle, des vidéos partagées sur les réseaux montrent des policiers utilisant leurs matraques à plusieurs reprises face aux manifestants dès 7 h 30. Ces actions sporadiques, principalement concentrées au nord de Paris, ont rythmé la matinée.
Les lycéens rejoignent le mouvement
Dans plusieurs établissements, des élèves se sont mobilisés. Au lycée Hélène Boucher, dans le XXe arrondissement, des dizaines d’élèves ont érigé un blocus à l’entrée. Vers 8 heures, des affrontements ont éclaté lorsque des poubelles et fumigènes ont été jetés sur les forces de l’ordre. Seule une minorité d’élèves a pu rejoindre les cours. D’autres lycées, comme Claude Monnet (XIIIe arrondissement), ont également été bloqués, mais sans incidents notables cette fois.
Intrusion déjouée à la gare du Nord
Les perturbations n’ont pas paralysé la circulation : le trafic routier est resté étonnamment fluide, avec seulement 99 km de bouchons cumulés à 8 h 40, un niveau qualifié de « faible » par Sytadin. Dans le métro, les quais sont demeurés clairsemés malgré quelques perturbations initiales. Vers 11 heures, une tentative d’intrusion de plusieurs centaines de personnes dans la gare du Nord a été empêchée par les forces de l’ordre. La police a évacué la gare Transilien, tandis que les gendarmes mobiles ont bloqué plusieurs accès et dispersé les manifestants au gaz lacrymogène.
Des actions en petite et grande couronne
En banlieue proche, les blocages ont visé plusieurs sites stratégiques. À Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), une soixantaine de manifestants ont empêché l’ouverture d’un hypermarché Carrefour. Dans le Val-d’Oise, des centaines de personnes se sont rassemblées devant la préfecture à Cergy. En Essonne, une cinquantaine de retraités s’étaient donné rendez-vous place de la mairie à Étampes.
Plus à l’est, Chelles (Seine-et-Marne) a vu des militants de LFI et de syndicats occuper plusieurs ronds-points dès l’aube. À 9 h 45, une quarantaine d’entre eux filtraient la circulation au rond-point de l’avenue Charles-de-Gaulle dans une ambiance décrite comme « bon enfant » par le député Maxime Laisney (LFI). Un peu plus tôt, une tentative de blocage de l’hypermarché Carrefour de Pontault-Combault avait été déjouée par la police.