Virée de chez Leclerc après une liaison avec le mari de sa patronne… l’affaire tourne au scandale…
Une affaire privée qui déborde dans la sphère professionnelle, un licenciement contesté, et au bout d’un long parcours judiciaire, une décision qui embarrasse fortement l’un des géants de la distribution : la saga opposant une salariée de Leclerc à sa responsable vient de trouver son épilogue devant la Cour de cassation.

Au cœur du dossier : une liaison extra-conjugale… et un licenciement jugé discriminatoire. En 2018, une jeune salariée rejoint l’équipe d’un point de vente Leclerc. Très vite, la relation se tend avec sa supérieure… mais pour une raison qui dépasse largement le cadre du travail.
Selon l’ex-employée, la directrice l’aurait licenciée après avoir découvert qu’elle entretenait une liaison avec son mari, également président de la société.
Officiellement, la raison évoquée repose sur de prétendus « manquements » dans l’exécution de ses missions. Mais pour la jeune femme, ces griefs n’étaient qu’un prétexte.
Une bataille judiciaire qui tourne en faveur de la salariée
Convaincue d’avoir subi une injustice, l’employée saisit le conseil de prud’hommes.
Première victoire : les juges requalifient son renvoi en licenciement sans cause réelle et sérieuse.
Mais elle ne s’arrête pas là : elle demande la nullité du licenciement au nom du droit au respect de la vie privée, estimant avoir été punie pour une affaire personnelle.
L’affaire remonte jusqu’à la Cour de cassation, qui donne raison à la salariée en relevant un fait décisif :

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la convocation à son entretien disciplinaire a eu lieu… le lendemain de la découverte de sa liaison.
Pour les magistrats, le lien entre sanction et vie privée ne fait aucun doute.
La Cour de cassation tranche : une atteinte à la vie privée
Les juges rappellent un principe fondamental du droit du travail :
« Un salarié a droit, même au temps et lieu de travail, au respect de l’intimité de sa vie privée. »
Autrement dit, aucune sanction disciplinaire ne peut être fondée sur un fait relevant strictement de la vie personnelle, quand bien même il impliquerait un autre salarié ou un dirigeant.
Conséquence : tous les motifs de licenciement ont été invalidés.
Leclerc a été condamné à verser :
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20 000 € de dommages et intérêts,
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ainsi que divers frais de procédure et indemnités complémentaires.
Un revers embarrassant pour Leclerc

Déjà sous le feu des projecteurs en raison de tensions sociales et de polémiques liées à l’inflation, le groupe voit son image écornée par un dossier mêlant vie intime, abus d’autorité et sanction illégitime.
L’affaire rappelle également les risques, pour l’employeur, d’utiliser un motif personnel pour justifier une décision professionnelle.
Une décision qui fera jurisprudence
Ce jugement confirme une ligne directrice forte :
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la vie privée d’un salarié ne peut fonder aucune sanction,
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même si cette vie privée intervient dans le cadre professionnel,
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et même si elle entraîne des tensions au sein de l’entreprise.
En s’acharnant jusqu’en cassation, cette ancienne employée a obtenu non seulement réparation, mais aussi une reconnaissance claire de ses droits.






