Le permis de conduire « à vie » pourrait bientôt appartenir au passé. Une proposition de loi déposée par le député Frédéric Valletoux relance le débat sur l’aptitude des seniors à conduire. Entre sécurité routière et liberté individuelle, le sujet suscite déjà de vives réactions à l’approche de 2025.

Aujourd’hui illimité, le permis de conduire pourrait être profondément transformé. Le projet prévoit d’instaurer une durée de validité de 15 ans pour les conducteurs de moins de 70 ans. Passé cet âge, une nouvelle obligation verrait le jour : un contrôle médical tous les cinq ans.

Ce bilan, effectué par un généraliste ou un spécialiste, porterait sur la vue, l’audition et d’éventuels troubles cognitifs. En fonction des résultats, le permis pourrait être renouvelé, restreint temporairement, voire suspendu en cas d’inaptitude.

Un débat entre prévention et liberté

La perspective de cette réforme divise. Pour ses partisans, il s’agit d’une mesure de prévention indispensable, destinée à réduire les risques d’accidents impliquant des conducteurs âgés. Les opposants, en revanche, dénoncent une stigmatisation des seniors et une atteinte à leur autonomie.

À ce stade, le texte n’a pas encore été adopté. Le Parlement devrait se pencher de nouveau sur la question en mai 2025, laissant planer l’incertitude sur son issue.

L’exemple européen

La France n’innove pas en la matière. Le Portugal, l’Espagne ou l’Italie imposent déjà des visites médicales régulières aux conducteurs âgés. Bruxelles encourage d’ailleurs une harmonisation progressive des pratiques, tout en laissant à chaque pays la liberté de fixer l’âge et la périodicité des contrôles.

Des conseils pour anticiper

En attendant une éventuelle réforme, plusieurs recommandations s’adressent déjà aux automobilistes seniors : privilégier les trajets courts et connus, éviter la conduite de nuit ou par mauvais temps, réaliser régulièrement des bilans de santé et profiter des aides technologiques intégrées aux véhicules modernes.