En Belgique, une affaire hors du commun intrigue les enquêteurs : celle d’Heidi De Schepper, une mère de famille disparue depuis quinze ans sans que personne ne s’en soit aperçu. Ce n’est qu’en 2024 que la police fédérale a été alertée, déclenchant une enquête aussi tardive qu’inquiétante.

Dimanche 28 janvier, la police fédérale belge a lancé un appel à témoins pour retrouver Heidi De Schepper, disparue depuis 2010. Au moment de sa disparition, elle avait 26 ans et vivait à Balen, une petite commune tranquille de la province d’Anvers, avec son compagnon et leurs trois fils, alors âgés de deux, trois et sept ans.
Selon le parquet d’Anvers, personne n’avait jamais signalé sa disparition avant l’an dernier. C’est l’école de l’un de ses enfants qui, en tentant de la contacter, a découvert qu’aucune trace d’elle n’existait depuis plus d’une décennie. « Cette femme semble avoir été une mère aimante et présente, ce qui rend sa disparition soudaine très étrange », a expliqué Kristof Aerts, porte-parole du parquet, sur la chaîne flamande VTM.

Une enquête tardive et complexe

Depuis la découverte de cette disparition tardive, les autorités belges ont mené de nombreuses recherches pour tenter de localiser la jeune femme. Mais aucun indice ne permet pour l’instant d’éclaircir le mystère. « Nous avons exploré toutes les pistes possibles, y compris à l’étranger. A-t-elle voulu recommencer sa vie ailleurs ? Est-ce un acte de désespoir ? Ou le résultat d’un crime ? » a détaillé le parquet, qui n’exclut aucune hypothèse.
Des analyses de données administratives, bancaires et téléphoniques ont été effectuées, sans résultat. Le nom d’Heidi De Schepper ne figure dans aucun fichier récent, ni en Belgique, ni dans les pays voisins.

Le témoignage troublant de son ex-compagnon

Entendu par la police le 27 janvier, l’ancien compagnon de la disparue, père de leurs trois enfants, a livré un témoignage déroutant. Il affirme qu’Heidi a quitté le domicile « du jour au lendemain », emportant toutes ses affaires personnelles. « Je la connais par cœur, c’est pour ça que je n’ai pas signalé tout de suite sa disparition », explique-t-il au quotidien Het Laatste Nieuws.
Selon lui, Heidi aurait eu tendance à fuir quand elle se sentait acculée : « Si elle se sent traquée, elle s’éloigne encore plus. Je pensais qu’elle reviendrait d’elle-même. » Il ajoute avoir aidé ses enfants à la rechercher dans les premières années : « Mes enfants ont cherché leur mère, j’ai même participé. Mais à un moment, on arrête. »

Une famille marquée par l’absence

Aujourd’hui adultes, les trois enfants d’Heidi De Schepper ont accepté l’idée qu’elle ne reviendrait peut-être jamais. « S’ils apprennent qu’elle est encore en vie, ils seront contents de le savoir, mais elle ne fera plus partie de leur vie », confie leur père, résigné. Ce témoignage, mêlant tristesse et lassitude, illustre la douleur silencieuse d’une famille qui a appris à vivre avec le vide.

Un appel à témoins pour tenter de percer le mystère

Face à cette disparition énigmatique, la police fédérale belge invite toute personne disposant d’informations à se manifester. Un numéro vert (0800 30 300) et un formulaire en ligne ont été mis à disposition du public. Les enquêteurs espèrent que, malgré le temps écoulé, un souvenir, une photo ou une rencontre passée pourra faire avancer cette enquête aussi rare que déroutante.