Une maladie tue en silence… et la moitié de ses victimes ne savent même pas qu’elles sont malades
Un constat alarmant vient d’être dressé par une étude internationale : près d’une personne diabétique sur deux ignore sa maladie. Publiée dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, cette recherche prévient qu’une « épidémie silencieuse » pourrait frapper le monde si le dépistage et la prise en charge ne s’améliorent pas rapidement.
Selon l’étude menée par l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) de l’Université de Washington, 44 % des diabétiques de 15 ans et plus ne savent pas qu’ils souffrent de cette maladie chronique. Cette méconnaissance retarde les traitements et augmente les risques de complications sévères, notamment cardiovasculaires, rénales et neurologiques. Les jeunes adultes apparaissent comme les plus oubliés du dépistage, alors qu’ils sont particulièrement vulnérables aux conséquences à long terme.
Vers une « épidémie silencieuse » d’ici 2050
Les chercheurs estiment que 1,3 milliard de personnes vivront avec le diabète d’ici 2050, un chiffre colossal qui inquiète la communauté scientifique. Lauryn Stafford, chercheuse à l’IHME, alerte : « Si près de la moitié des malades ignorent leur état, cette maladie grave et potentiellement mortelle pourrait facilement devenir une épidémie silencieuse. »
Un traitement encore trop peu efficace
Parmi les diabétiques diagnostiqués, 91 % reçoivent un traitement médicamenteux, mais seuls 42 % parviennent à maintenir leur glycémie à un niveau optimal. En définitive, à peine 21 % de l’ensemble des personnes diabétiques bénéficient d’une prise en charge réellement efficace, ce qui souligne les défaillances persistantes dans le suivi médical et l’accès aux soins.
Des disparités mondiales criantes
L’étude, qui couvre 204 pays entre 2000 et 2023, révèle d’importants écarts régionaux :
-
Amérique du Nord : taux de diagnostic les plus élevés.
-
Région Asie-Pacifique : meilleurs taux de traitement parmi les personnes diagnostiquées.
-
Sud de l’Amérique latine : résultats exemplaires dans la gestion optimale de la glycémie.
-
Afrique subsaharienne centrale : moins de 20 % des diabétiques connaissent leur état, faisant de cette zone l’une des plus vulnérables.
Publicité:
L’urgence d’un dépistage renforcé et d’un meilleur accès aux soins
Face à l’augmentation rapide des cas, les chercheurs appellent à investir dans le dépistage précoce, notamment chez les jeunes adultes, et à améliorer l’accès aux médicaments et aux outils de surveillance. Les zones à faibles revenus nécessitent des efforts particuliers pour réduire les inégalités. L’Organisation mondiale de la santé s’est fixé en 2022 l’objectif ambitieux de diagnostiquer cliniquement 80 % des personnes diabétiques d’ici 2030, un défi crucial pour éviter une crise sanitaire mondiale.