Une experte conseille aux parents de demander l’accord de leur bébé lorsqu’ils changent sa couche
Une éducatrice australienne a récemment déclenché une vive controverse en suggérant une nouvelle approche parentale : demander le consentement d’un bébé avant de changer sa couche.
Une idée qui suscite rires, incompréhension, mais aussi réflexions plus profondes sur le respect corporel et la communication dès le plus jeune âge. C’est lors d’une interview à la télévision australienne que Deanne Carson, se présentant comme « éducatrice sexuelle », a formulé une idée pour le moins déroutante : instaurer une culture du consentement dès la naissance, y compris lorsqu’il s’agit de changer une couche sale. Selon elle, il ne s’agit pas d’obtenir une réponse verbale du nourrisson, mais d’engager un dialogue respectueux dès les premiers instants de vie.
L’autonomie corporelle, un apprentissage précoce ?
Pour appuyer sa démarche, Carson propose aux parents de verbaliser leur intention avant d’agir, par exemple : « Je vais changer ta couche maintenant, c’est bon ? » et de marquer un temps de pause, afin d’observer les signaux corporels ou visuels du bébé. Selon elle, cette pratique initie dès le plus jeune âge les enfants à la reconnaissance de leur propre corps et à la notion de limite personnelle, même en l’absence de mots.
Des réactions en cascade sur les réseaux
Très vite, l’idée a été tournée en ridicule par de nombreux internautes. Certains ont ironisé sur la comparaison avec les animaux domestiques, se demandant s’il fallait aussi le consentement d’un chat pour nettoyer sa litière. D’autres ont souligné l’absurdité, selon eux, de demander à un nourrisson son avis sur une action nécessaire à son hygiène, y voyant une dérive idéologique ou un simple manque de réalisme parental.
L’indignation des commentateurs conservateurs
Dans les sphères plus conservatrices, la proposition a été qualifiée de « folie de gauche ». Rowan Dean, éditorialiste à The Spectator Australia, l’a violemment critiquée, tout comme John Rosemond, psychologue américain, qui a écrit dans un journal local que Carson venait de proposer « l’idée la plus absurde jamais formulée » en matière de parentalité. Selon lui, cette approche ne fait qu’introduire confusion, méfiance et dysfonctionnement dans la relation parent-enfant.
Une intention peut-être maladroite, mais pas sans fondement
Malgré les critiques, certains internautes ont pris la défense de l’éducatrice. Ils saluent l’intention sous-jacente : enseigner aux enfants, dès le plus jeune âge, qu’ils ont un droit sur leur propre corps. Selon ces voix minoritaires mais audibles, il ne s’agit pas de repousser un geste hygiénique vital, mais plutôt de favoriser l’écoute et la communication entre adultes et enfants, même non verbale.
Une lecture nuancée du concept de consentement
De nombreux spécialistes de la petite enfance s’accordent à dire que les nourrissons communiquent bien avant de parler, par leurs pleurs, regards, sourires ou mouvements. Dès lors, prêter attention à ces signaux n’est pas inutile. Mais de là à parler de consentement ? Le terme, jugé juridiquement et moralement chargé, semble inadapté à un nourrisson, estiment plusieurs experts.
Un débat révélateur d’un changement de société
Ce débat cristallise les tensions entre pédagogies modernes et perceptions traditionnelles de l’autorité parentale. Pour les uns, demander symboliquement la permission à un bébé relève du respect et de l’éveil relationnel ; pour les autres, cela frôle l’absurde, voire l’irresponsabilité. Mais tous s’accordent sur un point : être attentif et bienveillant dans la relation avec l’enfant est essentiel.
Entre dérision et réflexion, la parentalité en mutation
En définitive, la proposition de Deanne Carson agit comme un révélateur des fractures générationnelles et idéologiques autour de la parentalité. Si certains y voient un excès de modernité, d’autres considèrent que la remise en question des automatismes éducatifs peut aussi ouvrir la voie à des formes nouvelles de dialogue et de respect familial.