Si Anthony Ammirati n’a pas ramené de médaille des JO de Paris, son passage sur la piste est resté dans les mémoires pour une raison inattendue. Lors de son saut, une partie de son anatomie a malencontreusement touché la barre, provoquant une élimination aussi frustrante que virale. Sur les réseaux sociaux, la séquence a été reprise en boucle, entre moqueries, fascination et rires gênés.

Pour Anthony, l’instant a été vécu avec un mélange de dépit et de dérision. « C’est la première fois que j’attaque une compétition sans stress. Je voulais juste jouer avec le public. » Mais le perchiste de 20 ans a dû encaisser un déferlement de messages privés, qui dépassent de loin le simple intérêt sportif.

Une soudaine célébrité… difficile à gérer

Dans les colonnes de La Montagne, le jeune homme a réagi avec franchise à cette notoriété soudaine et parfois intrusive. « Je reçois encore des messages de timbrés, tous les jours », confie-t-il, entre étonnement et lassitude. « C’est toujours dans la bienveillance… des gens qui veulent coucher avec moi, garçons et filles. »

Loin de l’image du séducteur sûr de lui, Anthony se décrit comme un garçon timide, réservé, presque mal à l’aise face à ce déluge de commentaires suggestifs. « Fallait pas que ça m’arrive à moi », lâche-t-il, avec une forme de pudeur qui tranche avec l’agitation médiatique. Il en profite pour mettre les choses au clair : oui, il est en couple, et oui, il prend tout ça avec humour, du moins en apparence.

Un champion en quête de renaissance sportive

Car derrière la controverse et les lumières du buzz, Anthony Ammirati reste un athlète de haut niveau, ancien recordman de France juniors avec un saut à 5,81 m à Saint-Wendel. Après des douleurs dorsales persistantes, il semble enfin retrouver ses sensations. « Mon dos était le seul problème. Je suis libre, enfin. Je peux m’exprimer à 100 % », dit-il avec soulagement.

Récemment revenu en compétition à Roubaix, il a franchi 5,72 m pour sa cinquième tentative post-blessure. Un retour encourageant pour celui qui, parallèlement à sa carrière sportive, travaille comme réserviste dans la police nationale depuis février 2023. Un quotidien à deux vitesses, entre rigueur du service public et adrénaline des stades.

L’envie de « kiffer » sans pression

Aujourd’hui, le jeune homme veut se recentrer sur l’essentiel : le plaisir de sauter, d’échanger avec le public, de progresser à son rythme. À Clermont-Ferrand, il espère retrouver cette flamme. « La piste de la Maison des Sports est magique. C’est un endroit à perfs. Ce que je veux, c’est kiffer et sauter le plus haut possible », résume-t-il avec simplicité.

Loin du buzz, Anthony Ammirati trace désormais son chemin entre passion, discipline et sincérité. Son histoire, mêlant sport, viralité et franchise, rappelle à quel point la célébrité peut parfois frapper là où on ne l’attend pas… mais qu’elle ne doit jamais faire oublier l’essentiel : le talent et la persévérance.