Toulouse : Des députés RN « chassés » d’un resto où ils voulaient tenir une conférence… sans avoir averti le patron
Prévue comme un moment d’échange avec les médias, la conférence de presse du Rassemblement national à Toulouse s’est soldée par une éviction inattendue. Refoulés d’un restaurant sans y avoir été conviés, trois députés RN dénoncent un « délit d’opinion » et accusent la gauche locale de sectarisme idéologique.
Ce vendredi, la scène politique toulousaine a été le théâtre d’un épisode pour le moins tendu. Trois figures du Rassemblement national – Julien Leonardelli, Julien Odoul et Laurent Jacobelli – s’étaient donné rendez-vous au restaurant « Les Jardins de l’Olympe » pour y tenir une conférence de presse. Mais rien ne s’est passé comme prévu : aucun accord préalable n’avait été obtenu auprès du gérant de l’établissement.
Après une visite de la prison de Seysses dans le cadre d’une proposition de loi visant à interdire les activités récréatives en détention, les élus comptaient exposer leurs arguments devant la presse. Mais à leur arrivée au restaurant, ils se sont heurtés à un refus catégorique. Le propriétaire, pris de court, a fait savoir qu’il n’avait été ni contacté ni informé.
Le restaurateur oppose une fin de non-recevoir
Selon les informations de La Dépêche du Midi, le ton est rapidement monté entre les parlementaires et le responsable des lieux. Ce dernier, visiblement agacé par l’irruption soudaine des élus, a refusé de leur offrir son espace comme tribune politique. « Je suis libre de ne pas accepter que vous fassiez votre conférence de presse ici », a-t-il affirmé, revendiquant son droit à la neutralité dans son établissement.
De son côté, le député Laurent Jacobelli n’a pas caché son irritation. Il aurait déclaré, toujours selon le quotidien régional : « Vous êtes condamnable par la loi et c’est exactement ce qu’il va se passer. » Une menace à peine voilée qui souligne la tension ambiante entre les représentants politiques et certains acteurs locaux.
Julien Leonardelli dénonce une forme de censure
Peu après l’incident, Julien Leonardelli a pris la parole sur le réseau social X (anciennement Twitter) pour faire part de son indignation. Dans un message accusateur, le député européen a évoqué un « sectarisme de gauche » à l’œuvre à Toulouse. « Nous avons été chassés d’un restaurant pour délit d’opinion », a-t-il affirmé, en s’adressant à ses partisans et à ses collègues parlementaires.
Pour Leonardelli, cette exclusion n’est pas un simple malentendu logistique, mais un acte politique délibéré. Il rappelle que les élus du Rassemblement national « tirent leur légitimité du peuple » et refuse de voir dans cet incident un simple différend privé. L’affaire est désormais largement relayée sur les réseaux sociaux, où les internautes s’opposent, entre soutien au restaurateur et défense des élus RN.
Une mésaventure symptomatique d’un climat polarisé
Cet épisode intervient dans un contexte politique où les tensions entre les élus du RN et une partie de la société civile se font de plus en plus visibles. Le refus de certains restaurateurs, artistes ou organisateurs d’événements d’accueillir des représentants du parti d’extrême droite est devenu un sujet récurrent. Pour les militants RN, ces refus s’apparentent à de la discrimination politique.
Mais pour d’autres, il s’agit de simples prises de position légitimes, dans un cadre privé. Le droit pour un commerçant de choisir ce qu’il accepte ou non dans son établissement reste protégé par la loi, tant qu’il ne s’agit pas de motifs illégaux de discrimination. Dans ce cas précis, la question du droit se mêle à celle de l’éthique et de la liberté d’expression – des valeurs que chaque camp revendique à sa manière.