Tablettes à l’école: la Suède fait marche arrière et revient aux manuels
À la rentrée des classes en Suède, un vent de changement souffle sur les méthodes d’enseignement traditionnellement numériques.
Face à une baisse alarmante du niveau de lecture chez les jeunes élèves, les autorités éducatives suédoises ont décidé de réintroduire les manuels scolaires en papier.
Cette décision, mise en lumière par les résultats d’une étude internationale récente, marque un retour significatif aux fondamentaux de l’éducation.
Un Changement Fondé sur l’Étude
L’augmentation des difficultés de lecture chez les enfants de 10 ans, passant de 12% à 19% en cinq ans, a sonné l’alarme au sein du ministère de l’Éducation.
Selon les résultats de l’étude PIRLS de 2021, la ministre a déclaré une véritable « crise de lecture », critiquant une numérisation « à outrance » qui pourrait avoir éclipsé les compétences fondamentales comme l’écriture manuscrite, retardée jusqu’à l’équivalent du CE1 dans certaines écoles.
Les Limites du Numérique
Bien que les outils numériques offrent des avantages indéniables, tels que la combinaison de son, image, et texte, et une mise à jour continue des informations, la ministre, Lotta Edholm, a souligné que les manuels physiques favorisent une meilleure compréhension et mémorisation du contenu.
Une étude de l’Agence suédoise pour l’Éducation a renforcé cette position en montrant que les écoliers lisant sur papier retiennent mieux les informations et comprennent plus profondément les textes.
Retour aux Sources Éducatives
Le gouvernement suédois a pris la décision stratégique de financer l’acquisition de manuels imprimés, avec un budget de 55 millions d’euros pour cette année et de 42 millions pour les années suivantes.
Cette initiative vise à équiper chaque élève d’un manuel par matière, renouant avec une méthode éprouvée face aux défis actuels.
Contexte Sociétal et Linguistique
La baisse générale du niveau de lecture ne peut être entièrement attribuée à la numérisation.
L’arrivée conséquente de réfugiés en 2015, dont beaucoup d’enfants ne parlant pas suédois nativement, a également joué un rôle dans cette dynamique.
Cette situation complexe a poussé les autorités à reconsidérer les méthodes d’enseignement pour mieux intégrer tous les élèves.