Le livre La Meute, enquête fouillée consacrée à Jean-Luc Mélenchon et à La France insoumise, déclenche une vague de réactions politiques et médiatiques.

En rassemblant plus de deux ans de témoignages, ses auteurs affirment révéler une atmosphère de tension, de pressions internes et d’influences personnelles au sommet du mouvement. L’enquête de Charlotte Belaïch et Olivier Pérou repose sur de nombreux témoignages de collaborateurs décrivant des comportements perçus comme agressifs de la part de Jean-Luc Mélenchon. Sur France Inter, la journaliste cite notamment un message adressé à Marine Tondelier où il écrivait : « Je vais te mettre la dose que tu mérites ». Selon elle, ce type d’échanges illustre une forme de violence diffuse au sein de l’appareil politique. Ces révélations remettent en lumière les tensions internes qui secouent régulièrement la gauche radicale.

Le supposé couple Mélenchon–Chikirou, un tabou qui interroge

Parmi les éléments les plus commentés du livre figure la relation entre Jean-Luc Mélenchon et Sophia Chikirou, évoquée depuis des années sans jamais être vraiment commentée publiquement. L’ouvrage affirme que cette vie privée aurait des répercussions directes sur le fonctionnement interne de LFI, notamment dans la manière dont certains cadres sont écartés ou ciblés. Raquel Garrido, ancienne députée du mouvement, a d’ailleurs relancé le débat en publiant une photo de Mélenchon et Chikirou entourée de cœurs, dénonçant une forme « d’hypocrisie médiatique » autour de ce couple que, selon elle, « tout le monde connaît ».

Une relation privée aux conséquences politiques

Pour les auteurs, l’intérêt journalistique ne réside pas dans la nature intime de cette relation, mais dans l’influence qu’elle exercerait sur les décisions politiques et la hiérarchie interne. Olivier Pérou explique que c’est la première fois qu’ils choisissent d’en parler, précisément parce que ce lien personnel aurait des incidences directes sur l’organisation du parti. Le fait que Sophia Chikirou ait refusé de répondre à leurs questions renforce, selon eux, les interrogations sur son rôle et sa place dans le dispositif mélenchoniste.

Deux ans d’investigation au cœur du mouvement

L’enquête a nécessité un long travail de persuasion pour obtenir des témoignages. Les auteurs expliquent avoir cherché à interroger non pas les « lieutenants », mais des voix internes moins exposées, capables de décrire le fonctionnement réel du mouvement. Plusieurs témoins, affirment-ils, emploient le même terme pour qualifier les cadres proches du leader : des « répétiteurs », dont la mission serait de relayer sa parole plus que de la discuter. Ces propos, réunis au fil des mois, tracent un portrait complexe d’un parti marqué par la verticalité et la loyauté absolue envers son fondateur.