« Si ça arrivait, on irait en Suisse »: Alain Souchon « ne croit pas que les Français soient assez cons » pour élire le RN en 2027
À l’approche de l’élection présidentielle de 2027, les prises de position publiques se multiplient. Parmi elles, celle d’Alain Souchon a particulièrement retenu l’attention.
Le chanteur de 81 ans, figure emblématique de la chanson française, a livré une analyse sans filtre de la montée du Rassemblement national – et de ce que cela dit du climat politique. Invité sur RTL ce vendredi 14 novembre, Alain Souchon a exprimé sans ambages son scepticisme face aux sondages qui placent régulièrement le Rassemblement national en tête des intentions de vote. Avec le franc-parler qu’on lui connaît, il estime que les Français ne sont pas prêts à élire un président issu du RN, affirmant :
« Je ne crois pas que les Français soient assez cons pour élire quelqu’un du Front national ».
Il reconnaît cependant la progression spectaculaire du parti : une ascension qui, selon lui, “fait peur” et donne « des frissons ».
Des sondages pourtant très favorables à Jordan Bardella
Difficile d’ignorer les chiffres : plusieurs enquêtes récentes placent Jordan Bardella et Marine Le Pen en tête des intentions de vote. Un sondage Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche indique que Bardella atteindrait 35 % dans une configuration incluant Bruno Retailleau, Éric Zemmour et Édouard Philippe. Marine Le Pen, elle, plafonnerait à un niveau similaire, autour de 34 %.
Plus frappant encore : une étude Ipsos BVA révèle que 37 % des sondés seraient “satisfaits” que Bardella devienne président en 2027. Un chiffre inédit dans l’histoire du parti.
“Il y aurait une révolution” : la crainte d’une fracture profonde
Malgré ces résultats, Alain Souchon ne vacille pas dans sa conviction. Pour lui, une arrivée du RN au pouvoir plongerait la France dans un séisme politique majeur. Il affirme même que “s’il arrivait que le RN dirige le pays, il y aurait une révolution”. Une perspective si inquiétante qu’il ajoute, non sans amertume : “Si jamais ça arrivait, on irait en Suisse.”
Des propos qui témoignent autant de son rejet du parti d’extrême droite que de sa peur d’un climat social inflammable.
Un regard inquiet sur le monde que laisseront les générations futures
En pleine tournée avec ses fils Pierre et Charles, Alain Souchon se dit particulièrement préoccupé par l’époque actuelle. Il évoque un monde traversé de violences, de tensions et de divisions, un monde qu’il observe avec une forme de tristesse.
“On a peur un peu que la guerre vienne, que les gens s’entretuent parce que les hommes sont fous”, confie-t-il, en référence à l’escalade des conflits et aux haines qui s’expriment dans l’espace public.
Cette mélancolie politique, teintée de lucidité, résonne avec ses chansons : humanistes, sensibles, et souvent empreintes de gravité derrière leur douceur apparente.
