Sébastien Cauet sans détour en évoquant Cyril Hanouna : « Il fallait bien que ça s’arrête »
Après une traversée du désert marquée par une mise en examen retentissante, Sébastien Cauet retrouve le micro le jour même de ses 53 ans.
Un retour aussi symbolique que controversé, sur fond de relance stratégique pour Europe 2, bien décidée à sortir de l’impasse en misant sur son ancien animateur star.
C’est officiel : Sébastien Cauet reprend les commandes de la matinale d’Europe 2 dès le lundi 28 avril, de 7h à 11h, aux côtés de ses fidèles complices Stouf, Piètre et Quentin. Ce retour inattendu marque aussi une tentative de sauvetage pour la station, en perte de vitesse depuis des mois. Le départ précipité de Benjamin Castaldi et des audiences catastrophiques ont poussé la direction à réagir. Miser sur Cauet, ex-directeur d’antenne et figure emblématique des années fastes, c’est jouer la carte de la dernière chance. Une décision à double tranchant, entre espoir d’un rebond et risque de polémique.
Un automne 2023 noir pour Cauet
Mais avant cette résurrection médiatique, l’animateur a connu la tourmente. À l’automne 2023, il est mis en cause par plusieurs femmes pour viols et agressions sexuelles, dont trois mineures au moment des faits présumés. Cinq plaintes au total, suivies d’une mise en examen en mai 2024. Écarté brutalement de NRJ, Cauet disparaît de l’antenne, laissant ses auditeurs et ses collaborateurs dans le flou. En coulisses, il tente de rebondir par tous les moyens, y compris devant le tribunal de commerce, mais essuie échec sur échec. Sa société de production, Be Aware, finit par licencier ses 24 salariés, incapable de tenir sans les contrats annulés les uns après les autres.
Un retour sous surveillance judiciaire
Sébastien Cauet clame haut et fort son innocence, mais la justice ne lui a pas accordé un blanc-seing. Placé sous contrôle judiciaire, il a versé une caution de 100 000 euros, accepté une obligation de soins, et se soumet à des restrictions strictes : interdiction de contacter les plaignantes ou les témoins, et d’exercer dans certains milieux jugés « à risque ». Malgré cette chape juridique, il conserve le statut de présumé innocent, ce qui autorise son retour sur les ondes. Un retour qui divise autant qu’il intrigue, et qui, pour beaucoup, pose la question du lien entre notoriété et rédemption publique.
Europe 2 joue son va-tout
C’est un pari risqué, mais calculé : en accueillant Cauet, Europe 2 tente d’éviter le naufrage. La station a en effet signé son pire trimestre historique entre janvier et mars 2025, avec à peine 828 000 auditeurs. Et sa matinale, pourtant vitrine essentielle, n’a attiré que 96 000 fidèles. Autant dire que le recrutement de Cauet n’est pas une opération d’image, mais un véritable électrochoc stratégique. Les dirigeants espèrent que le « roi des matinales » saura réveiller l’audience comme à la grande époque, même si le contexte n’est plus le même. À la clé : un potentiel retour en grâce ou une nouvelle descente aux enfers.
L’ombre d’Hanouna plane toujours
Dans le paysage audiovisuel français, le nom de Cyril Hanouna est souvent évoqué comme celui du successeur naturel de Cauet. L’intéressé lui-même ne s’en est jamais caché. Lors d’une interview accordée à Voici, il reconnaissait avec humour que le happening, les perruques et l’excès ne sont pas des inventions de sa part. « Ce n’est pas moi qui ai inventé ça ! Dechavanne se disait peut-être aussi : “Mais ça, je l’ai déjà fait !” » Un clin d’œil à l’histoire des médias, mais aussi un constat lucide : la télévision et la radio sont des cycles, où l’on monte, puis redescend. « La Méthode Cauet, il fallait bien que ça s’arrête un jour. Quinze ans de la même émission, l’horreur ! » a-t-il lâché, non sans franchise.