Il a frôlé la mort sans le savoir. Hospitalisé en urgence avec une tension artérielle hors norme, cet homme d’une cinquantaine d’années a été victime d’un AVC sévère.

Ce n’est qu’après des investigations approfondies que les médecins ont identifié une cause inattendue : une consommation excessive de boissons énergisantes. Admis à l’hôpital dans un état critique, le patient présentait une tension artérielle extrêmement élevée, mesurée à 254/150 mmHg, un niveau compatible avec un risque vital immédiat. Les examens ont confirmé un accident vasculaire cérébral ischémique localisé au niveau du thalamus. Jusqu’alors en bonne santé, sans antécédents médicaux notables, l’homme ne fumait pas et ne consommait aucune drogue, rendant son état d’autant plus déroutant pour les équipes médicales.

Une amélioration trompeuse après l’hospitalisation

Pris en charge rapidement, le quinquagénaire a vu sa tension baisser après plusieurs jours d’hospitalisation. Au bout de 72 heures, la pression artérielle était redescendue autour de 170 mmHg, permettant son retour à domicile. Pourtant, cette amélioration n’a été que temporaire. Malgré l’augmentation progressive des traitements antihypertenseurs, jusqu’à cinq médicaments différents, sa tension est repartie à la hausse sans explication apparente.

Face à cette récidive inexpliquée, les médecins ont décidé de reprendre l’interrogatoire médical dans le détail. C’est alors qu’une habitude quotidienne jusque-là non mentionnée a été révélée : le patient consommait en moyenne huit canettes de boissons énergisantes par jour. Chacune contenait environ 160 mg de caféine, exposant son organisme à une dose massive et continue de stimulants.

Les spécialistes n’ont alors plus eu de doute. La consommation excessive de boissons énergisantes était directement impliquée dans l’hypertension sévère, elle-même responsable de l’AVC. Dès l’arrêt complet de ces boissons, la tension artérielle est revenue à des valeurs normales en l’espace d’une semaine seulement, confirmant l’origine du trouble.

Une guérison complète après l’arrêt des boissons

Les conséquences médicales ont été spectaculaires. Trois semaines après son passage aux urgences, les médecins ont pu interrompre totalement le traitement antihypertenseur. Lors des suivis à trois et six mois, l’hypertension avait disparu et l’AVC était résorbé, permettant au patient de reprendre une activité professionnelle normale.

Le suivi à long terme a renforcé ce constat. Huit ans après l’épisode, la tension artérielle du patient restait parfaitement normale, sans aucune rechute. Il ne consommait plus de boissons énergisantes et n’a présenté aucun nouvel AVC, hormis de légers troubles sensitifs persistants du côté gauche.

Ce cas illustre les risques liés à ces produits largement disponibles. L’ANSES rappelle que les “boissons énergisantes” ne disposent d’aucune définition réglementaire précise, mais qu’elles contiennent souvent caféine, taurine, sucres, vitamines et extraits de plantes stimulantes. Depuis 2008, plus de 200 cas d’effets indésirables ont été recensés en France.