Tout commence en 2021, lorsqu’une vidéo publiée sur Internet affirme, sans la moindre preuve, que Brigitte Macron serait en réalité née homme, et que son frère, Jean-Michel Trogneux, aurait pris son identité. Une théorie conspirationniste grotesque, mais qui trouve rapidement un écho sur les réseaux sociaux, relayée par plusieurs figures complotistes et certains sites d’extrême droite.
Depuis, cette rumeur infondée s’est transformée en campagne de harcèlement massif, touchant non seulement la Première dame, mais aussi son entourage familial. « Cette rumeur a eu un très fort retentissement sur moi et mes proches », a confié Brigitte Macron aux enquêteurs. Ses petits-enfants eux-mêmes auraient entendu à l’école que “leur grand-mère est un homme”, selon les propos rapportés par le président du tribunal.
Dix prévenus face à la justice

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Devant le tribunal correctionnel de Paris, dix personnes âgées de 41 à 65 ans comparaissent depuis lundi pour harcèlement moral et diffusion d’infox. Parmi elles figurent un courtier, un professeur de sport, un informaticien et une médium. Tous sont accusés d’avoir participé à la propagation de cette rumeur, par des publications, des vidéos ou des messages sur les réseaux sociaux.
L’une des principales accusées, une médium de 51 ans, est l’autrice de la vidéo virale à l’origine du scandale. Diffusée en 2021, cette séquence accusait Brigitte Macron d’usurpation d’identité. Vue plus de 4 millions de fois, elle a ensuite été supprimée, mais son impact demeure. L’intéressée a préféré garder le silence à la barre, affirmant « s’être déjà longuement exprimée ».
Des arguments de défense controversés
Plusieurs prévenus se défendent en invoquant la liberté d’expression ou la satire. L’un d’eux, publicitaire connu sous le pseudonyme Zoé Sagan, sera entendu dans la journée. D’autres affirment ne pas avoir mesuré la portée de leurs partages. « C’était une information que tout le monde commentait sur Internet. Je n’ai rien inventé », a justifié un accusé.
Mais pour le parquet, ces arguments ne tiennent pas. Derrière des messages prétendument “humoristiques”, il s’agit bien d’une campagne concertée, ayant contribué à entretenir le doute et à dégrader l’image publique de la Première dame.
Tiphaine Auzière : un témoignage attendu
Ce mardi, Tiphaine Auzière, avocate et fille cadette de Brigitte Macron, doit venir témoigner pour évoquer le retentissement personnel et psychologique de cette affaire sur sa famille. Présente en première ligne face aux attaques, elle a déjà dénoncé à plusieurs reprises « la violence inouïe des réseaux sociaux » et la nécessité de mieux encadrer la diffusion de fausses informations. Son témoignage pourrait être un moment fort du procès, rappelant que derrière les rumeurs et les mots, il y a des vies bouleversées.