RSA, CAF, APL : vers une aide sociale unique en 2026 ? Voici ce que prévoit le projet de loi
À quelques semaines du dépôt d’un texte qui pourrait transformer en profondeur l’État social français, le gouvernement dévoile les grandes lignes d’une réforme explosive : la création d’une allocation sociale unique.

L’objectif affiché est clair — simplifier, harmoniser, rendre plus juste — mais derrière ces promesses se cachent de nombreuses interrogations, techniques comme politiques. En déplacement dans le Tarn, à l’occasion des Assises des départements, le Premier ministre Sébastien Lecornu a officialisé ce projet attendu depuis des années : regrouper le RSA, certaines aides de la CAF et les aides au logement dans une seule prestation sociale. Une annonce qui ambitionne de rendre le système plus compréhensible pour les bénéficiaires, mais aussi plus efficace pour l’État.
Selon le chef du gouvernement, il s’agit d’une réponse directe à deux blocages majeurs :
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la complexité administrative, qui laisse chaque année des centaines de milliers de Français éligibles sans aide à cause d’un « non-recours » massif ;
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la fraude sociale, jugée « inacceptable » et nuisible au pacte républicain.
« Ayons le courage, une bonne fois pour toutes, de faire ce que tout le monde réclame : l’aide sociale unique », a martelé Sébastien Lecornu, promettant une réforme « enfin à la hauteur des enjeux ».
Une allocation unique qui regrouperait plusieurs dispositifs

Le gouvernement ne parle pas d’une fusion totale des prestations, mais plutôt d’une harmonisation des critères, des barèmes, et d’un traitement centralisé. L’allocation recouvrirait :
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le RSA,
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certaines prestations familiales ou sociales de la CAF,
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les aides personnelles au logement (APL, ALS…).
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L’idée : créer un socle lisible, cohérent, afin que chaque foyer sache clairement à quoi il a droit, sans devoir naviguer entre plusieurs administrations.
Une accélération législative… sous vigilance politique

Le chantier ne tombe pas du ciel. Déjà évoqué sous François Bayrou, repris timidement sous différents gouvernements, il arrive cette fois avec une forte volonté d’aboutir rapidement. Une mission parlementaire multipartite a planché sur le sujet, donnant un vernis consensuel au projet.
Mais sur le terrain politique, la prudence reste de mise. Deux élues, Sandrine Runel (PS) et Nathalie Colin-Oesterlé (Horizons), alertent : la réforme pourrait réduire le taux de pauvreté, mais sous réserve que personne ne perde d’argent.
« Il faudra vérifier qu’aucun ménage, précaire ou non, ne voie son niveau de vie baisser », préviennent-elles.
Une promesse d’équité… et un défi technique majeur
Pour Sébastien Lecornu, cette allocation unique permettrait de « payer au juste droit », autrement dit :
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limiter la fraude,
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réduire le non-recours,
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rapprocher les Français d’un système plus transparent.
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Politiquement, la mesure se veut un point d’équilibre entre deux visions opposées : la rigueur budgétaire d’un côté, la lutte contre la pauvreté de l’autre. Reste que les modalités concrètes sont encore floues : quel montant ? Quelles conditions ? Comment articuler les spécificités des APL et du RSA sans créer de perdants ?






