Retrait de liquide : bientôt interdit, sauf dans ces 3 banques, la vôtre en fait-elle partie ?
Derrière un simple billet de 10 euros se cache un symbole discret de liberté financière. Pourtant, cette coupure, autrefois anodine, est aujourd’hui menacée de disparition progressive.
En cause : les transformations du paysage bancaire, les avancées technologiques et une logique d’optimisation économique qui redessine les contours de notre rapport à l’argent.
La fin annoncée du billet de 10 euros ?
Ce geste devenu machinal – glisser sa carte dans un distributeur pour retirer un billet de 10 euros – pourrait bien disparaître d’ici fin 2025. Selon force-republicaine.fr, plusieurs banques envisagent de supprimer progressivement cette coupure, jugée coûteuse à produire, stocker et distribuer. En coulisses, les arguments économiques dominent : entre la maintenance des automates, la logistique de transport et les mesures de sécurité, le billet de dix devient un fardeau logistique.
À cela s’ajoute la montée en puissance des paiements sans contact, qui réduit mécaniquement le besoin de cash au quotidien. En quelques années, l’argent liquide est devenu pour certains un vestige du passé. « C’est un peu comme vouloir écouter un vinyle sur une enceinte Bluetooth », ironise un analyste financier. Une transition numérique qui, si elle semble naturelle pour beaucoup, laisse de côté les usagers les plus vulnérables.
Le billet de dix : symbole d’un droit menacé
L’effacement progressif du billet de 10 euros va bien au-delà d’un simple changement monétaire : il reflète un basculement sociétal. Pour les personnes âgées, les ménages modestes ou ceux qui privilégient le budget en espèces, cette coupure représente un outil d’autonomie. Sa disparition accentue le risque d’exclusion bancaire, dans un monde où tout semble reposer sur l’accès à un smartphone et à une connexion stable.
Face à cette évolution, certains établissements refusent de suivre la tendance. La Banque Postale, la Société Générale et le Crédit Agricole Centre Est ont choisi de maintenir l’accès aux petites coupures dans leurs agences et leurs automates. Une manière d’affirmer une politique d’inclusion, là où d’autres optent pour la rentabilité pure. Leur message est clair : le numérique ne doit pas devenir une barrière.
La résistance de trois banques attachées à l’accessibilité
Alors que la grande majorité des banques accélèrent la digitalisation de leurs services, ces trois enseignes font figure d’exception. Elles rappellent que tout le monde n’est pas prêt à abandonner le liquide, ni apte à utiliser les dernières innovations technologiques. Dans les zones rurales, auprès des populations isolées, le billet de 10 euros garde toute sa pertinence.
Pour ces institutions, il ne s’agit pas de résister au progrès, mais de défendre un principe d’équité. Conserver l’accès au cash, c’est garantir à chacun la possibilité de gérer son argent selon ses propres moyens. Une posture de résistance discrète, mais fondamentale dans le débat actuel.
Quelles alternatives pour les clients concernés ?
Pour celles et ceux dont la banque abandonne les petites coupures, plusieurs alternatives existent. Le cashback – qui permet de retirer de l’argent liquide directement en caisse – gagne du terrain. Les applications mobiles de transfert instantané ou les services de retrait via QR code offrent également des solutions pratiques, bien que dépendantes des technologies numériques.
Par ailleurs, la Commission européenne travaille sur un projet de « droit au cash », destiné à encadrer l’accès minimal aux espèces dans toute l’Union. L’objectif : préserver cette liberté élémentaire, même à l’ère du tout-digital.