Remontée, Catherine Deneuve pousse un coup de gueule en pleine interview : « C’est insupportable »
À 80 ans, Catherine Deneuve incarne à elle seule l’histoire du cinéma français. Pourtant, loin de cultiver la nostalgie ou les honneurs, la comédienne ne cache ni ses doutes ni son regard critique sur le milieu qui l’a consacrée.

Récemment, elle est revenue avec franchise sur son rapport aux César, au temps qui passe et à la célébrité. Ce 28 février 2025, Catherine Deneuve est montée sur scène pour présenter la 50e cérémonie des César, un événement symbolique qui aurait pu flatter son ego. Pourtant, la légende vivante du 7e art n’a jamais caché qu’elle s’était peu à peu détachée de ce rendez-vous annuel. “Ça fait très longtemps que je ne vais plus aux César”, a-t-elle confié au micro de France Inter, pointant du doigt une perte d’élégance et de rigueur dans l’organisation. Selon elle, la cérémonie a connu ses heures de gloire sous Georges Cravenne et Daniel Toscan du Plantier, avant de sombrer dans une routine qui l’a tenue à distance.
Un retour motivé par le symbole, pas par la forme

Malgré ses réserves, Catherine Deneuve a accepté de revenir sur scène pour cette édition anniversaire. La raison ? La portée historique de l’événement. “J’ai accepté tout simplement parce que c’est le 50e anniversaire”, a-t-elle affirmé dans les colonnes du Nouvel Obs. Elle y voit un geste logique : “L’Académie n’avait pas mieux que moi pour incarner le temps qui passe.” Une manière élégante d’assumer sa place centrale dans la mémoire collective du cinéma, tout en gardant une certaine distance critique vis-à-vis de l’institution.
Le temps qui passe : une introspection lucide

Catherine Deneuve ne s’est jamais réfugiée dans le déni face au vieillissement. Dans une interview accordée en 2004 au podcast À voix nue sur France Culture, elle livrait déjà une réflexion pleine d’humanité sur le passage du temps : “Ce n’est pas un combat, ce n’est pas une guerre. Il n’y a rien à gagner à essayer de préserver une image qui ne correspond pas à la réalité.” Une parole rare et lucide, dans un univers où l’image prime souvent sur la vérité de l’âge. La comédienne se montre sans fard, affirmant simplement faire de son mieux pour apprivoiser ce changement inéluctable.
Vieillir au cinéma, un défi qu’elle ne se sent pas certaine de relever

Deneuve n’élude pas non plus la difficulté croissante d’exister à l’écran avec les années. “C’est vrai que par moments, c’est difficile… c’est plutôt par rapport à l’énergie, au regard, vous voyez ?” a-t-elle confié avec émotion. Et de conclure, un brin fataliste : “Je ne suis pas sûre de pouvoir continuer à vieillir au cinéma.” Des mots sincères, qui révèlent les limites imposées, même à une icône, par les exigences de l’industrie du film.
Une célébrité pesante et parfois envahissante

Malgré sa franchise et sa simplicité, la célébrité colle à la peau de Catherine Deneuve. Elle ne l’a jamais recherchée, mais elle n’a jamais pu l’éviter. En 2024, elle était encore à l’affiche dans Yökai – Le Monde des Esprits, dans le rôle d’une chanteuse adulée. Mais pour elle, la renommée ne définit ni un personnage, ni une personne. “Ce n’est pas la célébrité qui caractérise le personnage”, a-t-elle rappelé à L’Obs. Elle refuse d’être réduite à son aura publique.
Ce qui pèse le plus, selon elle, ce n’est pas la reconnaissance, mais l’intrusion dans sa vie personnelle. Les années passant, la comédienne reste farouchement attachée à son intimité. “Elle m’encombre et me pèse, surtout quand les journalistes viennent fouiller dans mon passé”, a-t-elle confié. Et d’ajouter : “Qu’on exploite ma vie privée, c’est insupportable.” Une déclaration qui résume toute la complexité d’être à la fois une figure admirée et une femme en quête de tranquillité.






